Vélotour : une balade à vélo, mais de droite

Ce dimanche 6 octobre, les cyclistes tourangeaux sont invités à participer à une déambulation à vélo organisée par une agence événementielle. Une promenade payante qui masque mal la pauvreté de la politique municipale en matière de vélo.

Créé à Dijon et dirigé depuis par Bastien de Marcillac, Vélotour propose le concept de la balade à vélo payante, pour visiter des lieux « insolites » ou « incontournables » d’une ville. Le site de promotion de cet événement précise :

Dans une ambiance de festival urbain, découvrez toutes les facettes d’une ville en visitant à vélo des sites souvent fermés au public, décalés, inconnus ou encore incontournables.

Et on ne peut pas les contredire. En 2017, à Dijon, le parcours permettait de découvrir une ancienne base militaire, un atelier de réparation de voitures anciennes, un hangar d’aviation avec en prime une démonstration de drones, l’aéroport et une visite du Dijon Auto Racing. Un programme voué à l’industrie automobile et aéronautique. Une vraie déclaration d’amour au vélo.

À Tours, en 2019, c’est un peu différent. Pour sa deuxième édition dans la ville, le Vélotour n’a pas prévu de passage sur la base aérienne, mais plutôt dans des parkings (pour bagnoles) et dans des jardins publics qui n’ont rien d’inaccessibles ou d’insolites. Assez surprenant, quand même, la balade (compter 15 euros pour un adulte) prévoit des détours dans deux établissements d’enseignement privé catholique : Marmoutier et Sainte-Ursule [1]. Le passage dans le parking de l’hôtel de ville semble être un bon moyen de choyer la municipalité, principale partenaire de l’événement [2].

Christophe Bouchet présente d’ailleurs cet événement purement marketing comme l’une des opérations visant « à transformer la ville à travers ses mobilités, notamment le vélo ». Malgré les errements de l’adjoint chargé des transports, qui s’en était violemment pris aux cyclistes au mois de juillet dernier, le maire veut faire croire que Tours est une ville favorable aux vélos. Ainsi, la municipalité aime prétendre qu’elle déroule 119 km de pistes cyclables, quand l’application Geovelo n’en recense que 33. Ce n’est pas une balade facturée 15 euros qui fera oublier la pauvreté des aménagements cyclables et la toute-puissance de la bagnole en ville. N’est pas vélorutionnaire qui veut.

Notes

[1Qui ont chacun droit à une petite description laudative sur le site de l’événement.

[2L’agence qui organise le Vélotour a édité une superbe plaquette à destination des entreprises, pour les encourager à développer des partenariats. Les entreprises peuvent ainsi être associées aux "valeurs de l’événement", mais aussi déposer leurs pubs partout, pourrir les boîtes mails des participant-es, etc.