Panne du train Limoges-Paris : comment l’ouverture à la concurrence complique la vie des cheminots et des usagers

Le dimanche 4 octobre, un train est tombé en panne entre Limoges et Paris. Ce sera une nuit entière à l’arrêt pour les voyageurs et les cheminots. La CGT dénonce la politique de réduction de personnels et le fractionnement de la SNCF qui participent à compliquer toujours plus le trafic ferroviaire et sa maintenance. Communiqué.

Dimanche 4 octobre 2020, le train° 3694 Limoges-Paris parti de la gare de Limoges à 20h02 a effectué une demande de secours aux abords de Salbris (Loir-et-Cher), vers 22h40 suite à une avarie de son pantographe. Il s’avère qu’après reconnaissance des installations d’alimentation caténaire par un train croiseur et les équipes caténaires, celles-ci étaient endommagées et pourraient être à l’origine de l’incident. Tout d’abord, la CGT salue la patience des centaines d’usagers (environ 600) de ce train qui, pour une partie, avaient déjà subi la suppression de leur train d’origine et le report de leur départ à la suite d’une panne d’un train FRET d’une société privée en fin d’après-midi sur la ligne de Paris Austerlitz à Orléans.

Par ce communiqué la CGT tient également à saluer le travail de l’ensemble des cheminots qui se sont mobilisés pour résoudre cet incident complexe, qui rappelle malheureusement celui survenu le 30 août dernier sur la ligne entre Bordeaux et Dax. Des cheminots en voyage à bord du train en détresse n’ont pas hésité à porter assistance à leurs collègues en service et aux usagers, ce qui démontre une fois de plus l’intérêt que portent ces derniers à leurs missions de service public malgré les nombreuses attaques portées contre l’entreprise nationale SNCF, leur profession et leur statut par les gouvernements successifs. Grâce à leur travail, ce nouvel incident aura malgré tout eu des répercutions beaucoup moins importantes vis-à-vis des autres circulations. Les équipes d’astreinte et de maintenance du réseau ont été rapidement mobilisées malgré un éloignement toujours plus important de celles-ci du fait des réorganisations et suppressions d’emplois. Aujourd’hui, leurs périmètres d’intervention peuvent s’étendre jusqu’à plus de 100 kms !

La CGT dénonce une fois de plus la politique de réduction de personnel, de séparation des activités et de fractionnement de la SNCF en 5 sociétés anonymes qui ne permet plus d’assurer une surveillance efficace du réseau et qui complexifie la mise en œuvre des opérations de secours, de réparation et de prise en charge des voyageurs. En effet à 23h45, la cellule de crise ne disposait pas encore d’agent habilité à former les attelages. Le temps passé à rechercher cet agent est du temps perdu pour les usagers, les équipes sur place, etc. La communication entre l’établissement Intercités (qui gère tous les trains TET conventionnés avec l’État) et la cellule de crise TER CVL (qui gère les trains régionaux) peut s’avérer également compliqué notamment vis-à-vis des personnels disponibles et/ou de leur gestion. De plus les dépôts alentours ne disposent plus de matériel « diesel », ni de conducteur de réserve qui auraient pu permettre un secours plus rapide sur une ligne où l’électricité avait été coupée.

Bref un travail difficile au milieu d’une jungle d’interlocuteurs créée de toutes pièces pour permettre l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire et qui rend la vie pénible aux cheminots et aux usagers !

La CGT Cheminots continue de revendiquer des moyens humains et matériels suffisants ainsi qu’une réunification des services au sein de l’entreprise publique SNCF unique et intégrée.