Aéroport de Tours : quand notre argent s’envole

Le collectif « Gardons les pieds sur terre », qui milite pour obtenir la fin des subventions publiques au transport de passagers sur l’aéroport de Tours, a élaboré un dossier sur le sujet pour « mettre en discussion la place du transport aérien dans notre région et son soutien financier par les pouvoirs publics ».

3,6 millions d’euros versés chaque année par trois collectivités ; 2,3 millions versés à Ryanair au titre d’un obscur « contrat marketing » ; 9 millions de travaux à financer dans les années à venir. En quelques chiffres, le dossier élaboré par le collectif Gardons les pieds sur terre [1] expose l’essentiel des enjeux : l’aéroport de Tours est une infrastructure qui coûte cher, et une grosse part de l’argent public est versé au profit de la compagnie aérienne low cost irlandaise.

Le collectif, qui a lancé une pétition réclamant la fin des subventions versées à l’aéroport, dénonce « une aberration climatique et sociale », incompatible avec une politique de réduction des émissions de CO2. Le dossier démonte également l’étude sur les retombées économiques de l’aéroport, qui surévalue largement les supposés bénéfices de cette infrastructure.

Sujet récurrent de tensions entre groupes politiques, notamment entre élu·es EELV et PS au sein du conseil régional, la question des subventions publiques à l’aéroport est amenée à évoluer dans les prochains mois. En septembre 2020, le nouveau président de la métropole de Tours affirmait qu’il souhaitait « sortir le plus rapidement possible du système de subventions publiques avec Ryanair » [2]. Et le collectif Gardons les pieds sur terre espère imposer le sujet à l’occasion des prochaines élections régionales et départementales.

Notes

[1Le collectif rassemble ANV-COP21 Tours, Les Désobéissants Tours, Extinction Rebellion Tours, Greenpeace Tours et Résistance Climatique.

[2« La métropole "ne peut pas affirmer qu’on va maintenir les vols commerciaux sur l’aéroport de Tours" », France Bleu Touraine, 23 septembre 2020.