Le ministre de l’Éducation Nationale, M. Blanquer, a annoncé ce mercredi 26 mai – jour de la clôture du Grenelle de l’Éducation, auquel SUD Éducation avait par ailleurs refusé de participer et que la FSU et la CGT avaient quitté peu après – une enveloppe de 700 millions d’euros pour l’Éducation Nationale. Cette enveloppe serait débloquée pour 2022 et servirait, d’après le ministre, à « revaloriser » les salaires des personnels via des primes. SUD Éducation 37 considère que cette annonce est trompeuse et insuffisante.
Nous dénonçons par ailleurs le fait qu’elle serve plus à appliquer le dogme libéral du gouvernement qu’à améliorer les conditions de travail des personnels. Cette annonce est trompeuse car parmi les 700 millions promis, 100 millions correspondent à des mesures décidées l’année passée et 200 millions correspondent à une mesure touchant tou⋅te⋅s les agent⋅e⋅s du service public : la prise en charge partielle de leur protection sociale par l’État. Cette annonce est insuffisante car les 400 millions restant pour des revalorisations concernent plus d’un million de personnels. Le compte n’y est pas pour notre service public d’Éducation Nationale où les personnels font déjà partie des moins payé⋅e⋅s des pays de l’OCDE. Cette annonce marque un pas de plus dans l’application du dogme libéral du gouvernement.
En effet, la revalorisation par les primes, marotte du ministre, est son principal outil pour parvenir à l’individualisation des rémunérations et des carrières, prélude à la fin de l’avancement à l’ancienneté. Lier les primes à l’investissement des personnels dans des tâches supplémentaires revient simplement à payer du travail en plus. Ce n’est pas une revalorisation mais un moyen de mettre les personnels en concurrence les un⋅e⋅s avec les autres et de s’assurer de leur obéissance. Cette annonce est libérale encore car elle privilégie l’individualisation de la rémunération au détriment de la solidarité nationale. Les primes ne faisant en effet pas partie du salaire à proprement parler, elles ne participent pas aux cotisations sociales finançant notre système de solidarité et ne sont pas prises en compte dans le calcul de la retraite. Enfin, le ministre semble enterrer l’idée d’une loi de programmation pluriannuelle sur les salaires qui aurait permis une vision claire et à long terme de l’évolution de la rémunération des personnels de l’Éducation Nationale.
SUD Éducation 37 revendique :
- une revalorisation salariale pour toutes les catégories de personnels qui passe par une hausse du point d’indice
- une plus forte revalorisation pour les plus précaires comme les Assistant.e.sd’éducation (AED) et les Accompagnant.e.s des élèves en situation de handicap (AESH)
- la réduction des écarts de salaires au sein de l’Éducation Nationale en tirant lesplus bas salaires vers le haut
- une grille unique d’avancement à l’ancienneté
- une indexation du point d’indice sur l’inflation.