27,60 euros par mois. C’est le tarif étudiant proposé par Fil Bleu, la filiale de Keolis qui gère les transports urbains de l’agglomération tourangelle [1]. Cela représente, pour les étudiant-es, un coût annuel de 331,2 euros. Et cela positionne Tours en première place des villes en dehors de l’Île-de-France où les transports en commun sont les plus chers pour les étudiant-es [2].
Pourtant, l’abonnement aux transports en commun est un passage obligé pour les étudiant-e-s pour accéder à leurs lieux d’études et se déplacer dans la ville. A fortiori dans une ville comme Tours, où les sites universitaires sont disséminés dans différents quartiers.
A la rentrée 2015-2016, le syndicat Solidaires Étudiant-es avait lancé une pétition demandant l’alignement du tarif étudiant sur le tarif chômeur, soit une réduction de 30 % de l’abonnement. Sans succès. La pétition a pourtant recueilli plus de 1 500 signatures.
La proposition du syndicat, qui invoquait notamment la précarité des étudiant-es, a été reçue avec humour mépris par le community manager de l’entreprise de transport. Interpellée sur Twitter ce 17 août à propos d’une baisse de 30 % du tarif étudiant, la compagnie répondait :
« pour que ça fasse 30% de dépense en plus le jeudi soir ? tout ça, tout ça ^^ »
Alors que le coût de la vie étudiante a augmenté de 1,23 % en 2016, que 50 % des étudiant-e-s sont contraint-e-s d’exercer une activité salariée au cours de l’année universitaire — souvent au détriment de leurs résultats —, et que 19 % des étudiant-es vivent dans la pauvreté, le CM de Fil Bleu ironise sur les sorties de certain-es d’entre elles-eux le jeudi soir... Ce n’est pas avec de telles représentations de la vie étudiante que la situation risque de s’améliorer.