Enfants, familles et personnes seules à la rue : à quand des réquisitions de locaux vacants ?

La situation dénoncée à la fin du mois d’août par l’association Chrétiens Migrants se poursuit : à Tours, de nombreuses personnes se voient refuser des places d’hébergement et sont contraintes de dormir dans la rue.

Trente personnes dehors dans la nuit du 1er au 2 septembre, dont quatorze enfants. Même schéma le lendemain. Puis le surlendemain. Avec la rentrée scolaire, des cartables sont apparus aux côtés des sacs de vêtements et des poussettes des familles qui attendent de savoir où elles dormiront pendant la nuit. Le discours servi par le 115 est toujours le même : « Pas de place ». Certaines familles avaient bénéficié d’un hébergement d’une semaine avant d’être remises à la rue mardi, jour du « turnover » organisé par le 115. Autant de ruptures d’hébergement contraires à la loi. La Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS), la mairie, etc., ont été informées de ces ruptures d’hébergement, sans fournir de solutions.

La semaine précédente, Xavier Gabillaud, directeur de la DDCS, avait assuré qu’aucune structure d’hébergement ne fermerait en Indre-et-Loire. Pourtant, le foyer Belle-Fille, situé au sein du CHU Bretonneau, qui compte vingt-cinq places réservées aux familles, a été fermé le 1er septembre. La DDCS a indiqué qu’en contrepartie, l’Accueil de nuit, situé à la Rotonde et géré par l’association Émergence, était ouvert aux familles, pour un nombre de places équivalent. Mais cette ouverture aux familles se traduit par autant de places fermées aux hommes seuls. Au final, c’est bien vingt-cinq places d’hébergement, toutes populations confondues, qui sont supprimées. La réouverture du foyer Paul Bert, fermé au cours du mois d’août, ne compense pas le manque permanent de places pour les hommes.

Tout cela s’inscrit dans un contexte où la DDCS prétend vouloir trouver des solutions de logement à toutes les personnes à la rue – ce qui s’était avéré possible pendant le confinement. Les associations parviennent parfois à financer des chambres d’hôtels pour mettre à l’abri des familles sans hébergement, mais aucune solution digne et pérenne ne se profile.

Du côté de la mairie, le discours est le même que celui qui est servi depuis des années : « Nous ne pouvons pas nous substituer à l’Etat ». À quand une réquisition de logements vides ou la mise à disposition de locaux municipaux ?