Menace d’expulsion pour les occupants du Plan B

Au matin du mercredi 13 mars, les jeunes isolés qui vivent au Plan B se sont fait surprendre par une dizaine de policiers en tenue. La procédure d’expulsion du lieu est enclenchée. L’avocat du propriétaire du lieu s’avère être un élu du Front National. Communiqué du collectif Plan B.

Le Plan B accueille depuis décembre une trentaine de jeunes isolés, présumés mineurs en attente de l’étude de leurs dossiers de demande d’asile. Parmi eux cinq ont d’ores et déjà été reconnus mineurs à Tours mais remis à la rue par les départements où ils avaient été envoyés pour une prise en charge.

A 9h30, mercredi 13 mars, un huissier est venu constater l’occupation accompagné par sa garde personnelle ! Effrayés par la présence des forces de l’ordre, les jeunes du Plan B ont immédiatement contacté les personnes qui les soutiennent depuis des mois pour les alerter de l’opération en cours.

Ayant sonné à plusieurs reprises sans que personne ne lui ouvre, l’huissier a ordonné au serrurier de forcer l’entrée. L’avocat des jeunes leur a conseillé par téléphone d’ouvrir la porte pour laisser l’huissier faire son travail de constatation, comme attendu depuis l’entrée dans les lieux. Les jeunes ont donc finalement ouvert et l’huissier est entré, toujours accompagné par les policiers. Nous rappelons que le Plan B est le domicile des jeunes depuis le 13 décembre 2018.

Les soutiens se sont immédiatement rendus sur place où ils ont été tenus à l’extérieur du Plan B par la police pendant de longues minutes, inquiets car les jeunes étaient restés à l’intérieur. C’est avec stupéfaction que nous avons découvert le nom de l’avocat du propriétaire des lieux : Maître Stanislas de La Ruffie, conseiller régional d’Indre-et-Loire engagé au Rassemblement National. Ce choix viserait-il à donner une dimension politique à l’expulsion de ces jeunes migrants du lieu où ils ont trouvé refuge ?

Nous avons également appris que Mme la Préfète d’Indre-et-Loire mettait la pression au propriétaire dont le bien est occupé, affirmant que ses locaux seraient susceptibles d’être qualifiés d’établissement recevant du public, ce qui nécessiterait une remise aux normes et faciliterait l’expulsion des jeunes. Cette triste nouvelle n’est pas sans rappeler la fin du Bercail. L’histoire se répète, mais aucune solution concrète de relogement n’est proposée aux personnes exilées qui se retrouvent expulsés des lieux réquisitionnés par les citoyens, réquisitions qui n’auraient pas lieu d’être si nos gouvernement menaient une politique d’accueil décente !

Le Collectif Plan B, constitué des jeunes habitants du Plan B et de leurs soutiens appelle toutes les personnes solidaires à participer au rassemblement organisé samedi 16 mars 2019 à 14h devant la Préfecture de Tours pour une déambulation revendicative en soutien aux jeunes actuellement menacés d’expulsion.