L’image est assez édifiante. Sur l’estrade du centre de conférences d’Orléans, où se déroulaient les rencontres économiques organisées par la Région le 12 novembre 2018, huit hommes en costards-cravates sont confortablement installés dans des fauteuils. Apparemment, personne n’a jugé bon d’inviter une femme à participer à cette discussion sur le thème de « la réussite de l’Industrie en Centre-Val de Loire ». François, Harold, Antoine, Nicolas et consorts sont très bien entre eux. Après tout, la région ne compte que 1,2 million de femmes [1], difficile d’en trouver une qui puisse s’avérer compétente.
Même constat pour la discussion portant sur le « rôle des pôles de compétitivité et clusters pour renforcer la dynamique des filières économiques régionales » : d’après le site de l’événement, le panel comptait sept hommes, aucune femme — et l’animation était assurée par un autre homme. Heureusement, pour le lancement de la FRENCH FAB [2], les organisateurs ont trouvé une femme digne de rejoindre la compagnie des hommes : sur la scène, ils sont dix-huit à agiter à bout de bras un petit coq bleu, elle est seule.
Ces images n’auront certainement pas le même écho que celle qui montrait des élus locaux entourés de danseuses en tenue de samba pour l’inauguration d’une station d’épuration. Pourtant, ils témoignent d’une même persistance du sexisme dans les espaces de pouvoir, où l’entre-soi masculin est la règle.