Les deux photos publiés par la cheffe du cabinet de maire de Tours le 27 septembre au soir, à l’occasion de la présentation du rapport d’activité 2016 de la métropole de Tours, sont éloquentes [1]. Onze hommes en costumes noirs sont installés sur une estrade. Derrière eux sont affichés des chiffres sur le développement économique. Pas une femme ne vient troubler cet entre-soi masculin.
Ce sont ces hommes qui dirigent la métropole de Tours. Au sein du conseil métropolitain, on compte neuf vice-présidents pour une seule vice-présidente [2], alors que l’instance compte plus d’une vingtaine de femmes.
Des femmes « naturellement » mises à l’écart
Ce type de situation est tristement banale, comme le relevait une enquête du réseau « Elles aussi » réalisée en 2015. Les auteur-es du rapport sur la place des femmes dans les conseils communautaires notaient [3] :
« Les femmes se trouvent comme « naturellement » mises à l’écart des postes de décision. [...] Les pratiques politiques n’évoluent pas, les hommes gardent largement le contrôle de la gouvernance et ainsi perdure la sous-représentation des femmes dans les conseils communautaires et leurs exécutifs. »
Les femmes ne sont pas seulement écartées des postes de décision et des vice-présidences. Confinées à des rôles subalternes, elles sont tout aussi « naturellement » écartées de la communication sur l’action de la métropole. A ce titre, la lecture des deux derniers numéros de Tours Métropole Le Mag est révélatrice : les inaugurations des bâtiments publics et les célébrations se font entre hommes, toute la place leur est réservée sur les photos.
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Cette situation est notamment liée au fait que les hommes sont surreprésentés à la tête des communes : au niveau national, 87 % des maires sont des hommes, parce qu’ils se réservent les têtes de liste aux élections municipales, même dans les localités de plus de 1 000 habitants où les listes doivent être paritaires.
Autre exemple récent de cette surreprésentation des hommes en têtes de listes : malgré les règles relatives à la parité, parmi les neufs listes qui s’affrontaient pour les élections sénatoriales de 2017 en Indre-et-Loire, deux seulement étaient menées par des femmes [4]. Une femme et deux hommes ont été élus, dont Serge Babary, qui va devoir abandonner son mandat de maire de Tours. Tous les candidats annoncés à sa succession sont... des hommes.