L’ancien maire de Tours et la vice-présidente du conseil départemental d’Indre-et-Loire ont voté, le mardi 29 octobre, en faveur de la proposition de loi visant à interdire aux mères de famille portant un foulard d’accompagner les sorties scolaires [1]. Le texte, qui prétend « assurer la neutralité religieuse des personnes concourant au service public de l’éducation », avait été déposé au cours du mois de juillet 2019 mais a connu un regain d’intérêt médiatique après qu’un élu d’extrême-droite a pris à partie une accompagnatrice scolaire au sein du conseil régional de Bourgogne.

La mesure cible clairement les femmes musulmanes voilées qui participent aux activités scolaires. Comme le rapporte Médiapart, « le débat a tourné autour de la radicalisation religieuse, de l’islam, du communautarisme et de la laïcité ». Certains sénateurs se sont défoulés, l’un d’eux évoquant pêle-mêle le terrorisme, la construction des mosquées, l’abattage rituel ou encore le burkini.

Sous prétexte de lutter contre le communautarisme et le prosélytisme, une telle mesure introduirait une discrimination à l’égard des femmes choisissant de porter un voile pour des motifs religieux, au mépris de la liberté de culte. La proposition de loi votée adoptée par la majorité des sénateurs a cependant peu de chance d’aller plus loin : il faudrait pour cela qu’elle soit votée par l’Assemblée nationale. Or, la majorité LREM n’en veut pas. C’est donc avant tout un signal que les sénateurs auront envoyé à leur électorat, ainsi qu’à la population musulmane, dans un climat islamophobe alimenté par les médias et la classe politique en général.

Ce n’est pas la première fois que Babary et Raimond-Pavero s’alignent sur les positions de l’extrême-droite : en mai 2019, ils s’étaient prononcé en faveur d’un amendement visant à suspendre le versement des allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire répété. Une mesure défendue par le Rassemblement National.