Serge Babary fait partie des co-signataires de l’amendement à la loi Blanquer adopté par le Sénat le 14 mai 2019, qui prévoit de suspendre le versement des allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire répété. L’amendement a été déposé par Bruno Reteaillau, président du groupe Les Républicains au Sénat ; Isabelle Raimond-Pavero, l’autre sénatrice LR d’Indre-et-Loire, l’a également co-signé.
Cette mesure avait déjà été inscrite dans le Code de l’éducation entre 2010 et 2013, à l’initiative du très droitier Eric Ciotti. Elle figure aujourd’hui dans le programme du Rassemblement National pour les banlieues, au chapitre « rétablir l’autorité ».
Une telle mesure, qui viendrait directement mettre en difficulté les familles les plus précaires, n’a en réalité pas grand chose à voir avec la lutte contre l’absentéisme, dont les facteurs sont multiples. Il s’agit en réalité de flatter les préjugés d’un électorat réactionnaire. Son adoption est d’autant plus cynique que les associations de protection de l’enfance, plutôt plus compétentes que la CAF pour apprécier les situations de décrochage, ne cessent de lutter contre la baisse des moyens qui leur sont accordés pour accomplir leurs missions.
L’amendement a été voté contre l’avis de Blanquer, et ne devrait pas survivre à la procédure parlementaire d’examen de son projet de loi « pour une école de la confiance » (sic). Cependant, il ne faut pas y voir un sursaut d’intelligence du gouvernement : le ministre a fait connaître son intérêt pour ce type de mesure dans le cadre de la lutte contre les violences scolaires [1].
Illustration par libraryrachel (CC BY 2.0).