Hébergement d’urgence : un deuxième homme handicapé laissé à la porte des foyers

Dans la nuit du 12 au 13 novembre, ce n’est pas un, mais deux hommes en fauteuil roulant qui ont été laissés hors des lieux d’hébergement d’urgence de l’agglomération de Tours, faute de places adaptées.

Les températures nocturnes frôlent le zéro, et le sous-dimensionnement des dispositifs d’hébergement d’urgence entraîne de nouvelles situations scandaleuses. Alors que, depuis plusieurs jours, la préfecture et la direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) refusent d’héberger un homme handicapé moteur, un autre homme dans la même situation a été laissé dehors mardi soir. Âgé d’une vingtaine d’année, Nikoloz a perdu l’usage de ses jambes suite à un bombardement pendant le conflit opposant la Russie et la Géorgie, en 2008. Malgré son invalidité, la réponse du 115 a été la même que celle opposée à des dizaines de personnes chaque soir : « Désolé, pas de place ».

De nombreux départements ont activé leur « plan hiver » dès le 1er novembre, permettant l’ouverture de places d’hébergement supplémentaires. La préfète d’Indre-et-Loire est à la traîne, puisque rien n’est apparemment prévu avant le 18 novembre. En attendant, de nombreuses personnes restent à la rue chaque soir, dans l’indifférence des pouvoirs publics. Comble de l’hypocrisie : pendant que des habitant-es interpellent les autorités sur la crise de l’hébergement en cours, la mairie claque son budget en feux d’artifices et concerts pour sa « fête de la Saint-Martin », censée « faire rayonner les valeurs universelles de partage et de transmission ».

Alors que l’agglomération compte 10% de logements vides, les autorités refusent d’ouvrir des places d’hébergement stables, dignes et pérennes, entretenant ainsi une situation de crise et de précarité, qui laisse les gens dans la misère et l’angoisse. L’une des dernières initiatives du conseil départemental et de la préfecture a consisté à entasser des individus dans des préfabriqués en bordure de zone commerciale. Et chaque matin, les personnes hébergées sont remises à la rue, quelles que soient les conditions climatiques, et sans tenir compte de leur état de santé ou de fatigue.