Mesdames, Messieurs, Tourangelles, Tourangeaux,
La question du bien-être animal dans les cirques les utilisant n’est plus recevable. Ce n’est que paillettes que vous lancent les politiques à la figure. Selon l’article du Code Rural L-214 :
« Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ».
Pensez-vous réellement que les trois mètres carrés du “camion-prison” suffisent au roi de la savane ? Pensez-vous vraiment que l’isolement des éléphants correspond à leur instinct grégaire ? Pensez-vous que le tigre n’a pas besoin d’un espace où il puisse s’isoler ? Non, aucun impératif biologique n’est respecté dans les cirques. Les animaux sont contraints par la violence physique ou morale d’adopter des postures contre-nature et de faire des tours de passe-passe. Ces animaux magnifiques, nobles et sauvages sont chosifiés. Ils ne sont que l’ombre d’eux-mêmes.
Comment expliquer aux enfants qui viennent voir des créatures fantastiques, que les animaux qu’ils voient ont été arrachés à leur maison, à leur famille, et ne sont présents que pour le spectacle et l’argent qu’ils rapportent. Sachez que le cirque avec animaux n’est qu’une représentation sadique de la domination de l’Homme sur l’autre animal. Est-ce normal qu’un éléphant s’assoie sur un tabouret ? Est-ce normal qu’un tigre saute dans un cercle de feu ? Est-ce normal qu’un zèbre fasse des tours de piste ? Les animaux ne sont pas des clowns et leur place se trouve dans leur milieu naturel.
Quand Monsieur Philippe Briand, président de Tours Métropole, parle de charte du bien-être animal en accord avec le directeur artistique du festival [1], ne voyez-vous pas le paradoxe énorme ? Lorsqu’il parle de vétérinaire DÉSIGNÉ par Tours Métropole, ne voyez-vous pas l’oxymore flagrant ? Une fois de plus le politique prend ses citoyens pour des ignorants, des idiots.
Aujourd’hui, il y a une loi et non une charte qui réglemente l’utilisation des animaux dans les cirques. La loi du 18 mars 2011, entrée en vigueur en mars 2013, devrait être la seule et unique réglementation en vigueur pour juger du soit-disant bien-être animal. Une charte n’a AUCUNE valeur juridique et ne garantit en rien cela. Les vétérinaires envoyés par la Direction Départementale de la Protection des Populations, et non par les politiques de la métropole, sont seuls habilités à décider ou non du bien-être animal et en aucun cas un vétérinaire commissionné par ses employeurs.
Enfin, les quatre numéros présentant des animaux sont quatre de trop. Pourquoi, en 2017, encore mettre en avant des spectacles avec des animaux sauvages, baladés de ville en ville toute l’année et dont l’unique vie sera passée dans des camions-remorques de 3m² ? Comment, aujourd’hui, vouloir faire passer la Métropole de Tours comme modèle culturel dans une société qui condamne les maltraitances animales ? Dans la Touraine, ancienne capitale française, nous avons tellement de patrimoine à mettre en avant (châteaux, peinture, histoire, etc.), alors pourquoi vouloir faire de tourangeau quelque chose qui n’est même pas propre à la Touraine et qui, de plus, dégrade ses murs et autres espaces publics avec des affiches publicitaires ?
Aujourd’hui, ce sont une quarantaine de villes françaises et une trentaine de pays du monde qui ont interdit l’utilisation des animaux dans les cirques. Aujourd’hui, une pétition en ligne démontre que plus de 800 personnes dans l’agglomération sont contre l’esclavage des animaux dans les cirques. Et malgré tous ces avis contraires, nos représentants politiques refusent d’écouter les revendications. Pire, ils persistent dans leur projet honteux alors qu’ils auraient pu faire le choix d’inviter des compagnies qui n’ont aucun recours aux animaux comme le Cirque du Soleil ou le Cirque Phoenix. Cette idée aurait été inédite et innovante ! Ils veulent, de plus, faire croire à un PREMIER festival du cirque, mais soit ils ont la mémoire courte, soit ils pensent que leur concitoyens oublient vite, car un premier festival a DÉJÀ été organisé en 2007. Ce serait donc le SECOND festival, à moins que le premier n’ait été un échec à enterrer rapidement ?
Vous, Mesdames, Messieurs, avez le pouvoir de faire changer les choses et sauver la vie de ces animaux tristement condamnés à la solitude, l’ennui et la dépression. Ne cautionnez pas cette vie de misère, qui est documentée de plus en plus par des associations et des vétérinaires indépendants comme la Fédération des Vétérinaires d’Europe qui appelle à l’interdiction complète de la présence des animaux dans les cirques car « leurs exigences physiologiques, mentales et sociales ne peuvent pas êtres atteintes de manière adéquates ». Décidez de ne pas participer à cet événement insultant. La Touraine vaut bien plus qu’un festival recyclé. Le cirque ne fait pas partie de notre patrimoine. Profitez de vos week-ends pour visiter nos beaux châteaux tant appréciés et enviés à l’étranger et qui font de la Vallée de la Loire un coin magnifique.
Nous demandons expressément l’abandon des quatre numéros prévus en septembre comportant des animaux sauvages et la transformation du projet en un (novateur) festival international du cirque sans animaux. Nous demandons aux partenaires de cet évènement (Conseil Départemental, Ville de Tours, EDF Commerce Grand Centre, Vinci Autoroutes, Mcdonald’s, Fil Bleu, Nouvelle République, TV Tours, Lion’s Club, Cultures du cœur et Magie à l’Hôpital) de ne pas cautionner un festival dans lequel la souffrance animale est mise à l’honneur.
Début avril, des militants animalistes pacifistes se sont fait agresser par les circassiens de Bouglione sous les yeux de la police, nous ne céderons ni aux menaces, ni aux pressions exercées sur nous. Si les élus ne changent pas leur position rapidement sur la question animale, nous organiserons un grand rassemblement militant et médiatique le 29 septembre dès l’ouverture du festival.
Ce festival sera un beau moment de cirque sans animaux partagé entre Tourangelles-eaux ou un bras de fer idéologique et médiatique. La balle est maintenant dans le camp des élus.
Les signataires :
Alexandra Morette, référente du groupe local de 269 Life France Centre Val de Loire et Emilien Cousin, militant animaliste et membre de la commission condition animale EELV, au nom des 813 signataires (nombre croissant au 23/04/17) de la pétition en ligne pour l’abandon du festival international du cirque avec animaux de Tours.