Cirque sans animaux : un an de combat en Indre-et-loire

Après le Festival International du cirque organisé par Tours Métropole, l’heure n’est pas au repos pour les militants animalistes d’Indre-et-Loire. Bilan autour des dates clés de ce groupe d’activistes engagés pour la cause animale.

17 janvier 2017

L’agglomération tourangelle annonce par l’intermédiaire de son président, M. Briand, le lancement d’un grand événement culturel en fin d’année : le Festival International de Tours. Stupeur dans le milieu animaliste tourangeau. Malgré une prise de conscience nationale (plus de 50 villes françaises interdisent les cirques avec animaux) et internationale, les élus de la métropole décident d’intégrer 4 numéros avec animaux sauvages : Tigres, Eléphants, Perroquets, Dromadaires. Rapidement la grogne monte dans le rang des animalistes, une pétition en ligne est lancée et des courriers aux élus sont envoyés... laissés sans réponse.

Suite à l’inaction des élus, les associations se mobilisent et s’associent pour créer un collectif contre ce festival et les cirques avec animaux en Touraine. Militants de L214, 269 Life France, Earthling Experience, AVF, Sea Shepherd, animalistes indépendants décident ensemble de rentrer dans le combat.

7 avril 2017

Pendant une action pacifiste, les circassiens de Bouglione arrachent les tracts des mains des militants, les menacent et les insultent devant des policiers au comportement trop passif au goût des animalistes. Bilan : plusieurs dépôts de plainte déposées et de nombreux militants choqués. A ce jour, aucune lettre d’excuse des élus de la ville de Tours suite à cette violente altercation et un cirque Bouglione qui est toujours autorisé à s’installer dans l’enceinte de la métropole.

21 avril 2017

M. Briand déclare sur France Bleu Touraine : « C’est complètement con un cirque sans animaux ». [1]

7 mai 2017

La philosophe et écrivaine Corine Pelluchon assure son soutien au collectif contre le Festival du cirque de Tours et ouvre son carnet d’adresses pour faciliter les échanges avec les autres associations militant sur le dossier cirque, comme notamment Paris Sans Captivité.

15 mai 2017

En l’absence de réaction des élus, le collectif décide de partir à la rencontre de M. Briand, président de Tours Métropole et maire de Saint-Cyr-sur-Loire lors de son conseil municipal. Prenant peur d’un incident, l’élu se présente spontanément au groupe militant. Il apaise les tensions en promettant rapidement une entrevue avec lui et assure qu’il envisage un deuxième festival sans animaux.

7 juillet 2017

M. Briand, n’ayant pas trouvé un créneau de libre dans son emploi du temps pour rencontrer les animalistes comme promis, mandate M. De Oliveira, vice-président de Tours Métropole, pour le remplacer. Trois militants sont reçus avec deux grandes revendications : un accès à la ménagerie du festival pour les militants et un second festival sans animaux. L’élu ne se prononce pas et se réfugie sous la seule décision de son président, mais déclare pouvoir interdire les animaux si un cas de maltraitance avérée était détecté avant ou pendant le festival.

23 aout 2017

La multiplication des actions du collectif animaliste et des articles dans les médias intéressent de plus en plus de médias nationaux. Luce Lapin, journaliste de Charlie Hebdo engagée pour la cause animale, parle du combat du collectif tourangeau dans un article. Une petite victoire pour ses militants.

4 septembre

Sous la pression citoyenne et médiatique, les élus de Tours Métropole signent dans l’urgence une charte du bien-être animal.

14 septembre 2017

Appel du Dr Sophie Wyseur aux porte-paroles du collectif. Cette courageuse vétérinaire décide de soutenir le collectif en rédigeant une lettre en faveur d’un cirque sans animaux et en la faisant co-signer par (presque) tous ses homologues de la métropole. Un soutien de poids qui n’a pourtant pas fait changer d’un iota le point de vue des élus.

29 septembre 2017

Les porte-paroles du collectif sont conviés à la visite de la ménagerie du festival du cirque en compagnie du vétérinaire mandaté par Tours Métropole. M. De Oliveira, vice-président de Tours Métropole et une représentante du pôle culture étaient présents sur place pour accueillir et aiguiller les deux militants pendant la visite. Le matin de cette visite, un article de La Nouvelle République cite le vétérinaire du festival, qui curieusement déclare ne rien connaitre au cirque et aux animaux sauvages !

Que fait un spécialiste non qualifié sur place ? N’était il pas possible de faire venir un spécialiste de ces animaux depuis le zoo de Beauval, pourtant proche ? Après enquête, M. Guiroud, vétérinaire à Tours, est un proche du président de Tours Métropole, marié à Véronique Guiraud, adjointe à la mairie de Saint-Cyr... Ce qui explique certainement la visite mascarade organisée pour les deux représentants du collectif. Plusieurs questions seront laissées sans réponse par l’élu et le vétérinaire : pourquoi ont-t-ils eu l’interdiction de rentrer dans la zone nuit des éléphants ? Pourquoi, quand ils ont relevé qu’un ara chloroptère était atteint de piquage, le vétérinaire n’a-t-il pas considéré ça comme un souci ?

Lors de l’échange avec les animalistes, M. De Oliveira a osé déclarer que les nombreux articles parus dans la presse contre le festival avaient été une bonne publicité pour l’événement...

30 septembre 2017

Près de 70 militants se sont réunis devant le chapiteau du festival de cirque sur la plaine de la Gloriette pour interpeler les spectateurs à l’aide d’affiches et de slogans. Négocié avec la préfecture et M. De Oliveira, l’emplacement des militants pour ce happening était initialement prévu devant la billetterie de l’événement, mais étonnement les militants ont été parqués dès leur arrivée par la police devant le parking avec l’interdiction de s’approcher de la billetterie sous peine d’être éjectés du lieu (malgré l’autorisation préfectorale). Encore une fois, les élus de Tours Métropole n’ont pas tenu leurs promesses aux militants.

Pendant plus de 8 heures, de 12h45 à 21h, ces nombreux militants animalistes ont fait entendre leurs voix via slogans et discours.

Le collectif a prévu de continuer le combat pour s’assurer que la prochaine édition du festival sera sans animaux et et commencer un lobbying actif envers tous les maires de l’Indre-et-Loire avec l’objectif utopiste de faire du 37 le premier département sans cirque avec animaux.

« L’utopie ne signifie pas l’irréalisable, mais l’irréalisé.
L’utopie d’hier peut devenir la réalité. »

T. Monod

Notes

[1Voir la vidéo en cliquant ici.