D’après La NR, « près de 400 socialistes des six départements de la région » étaient attendus. Mais dans l’après-midi, l’auditorium Pierre Ronsard du centre des congrès accueillait à peine une centaine de personnes pour la première des deux « controverses » organisées. Les derniers rangs avaient été pudiquement recouverts d’un drap noir, les sièges situés sur les côtés étaient vides, et les rangs centraux étaient clairsemés. Les équipes chargées de filmer les débats pour les retransmettre sur le site internet du Parti Socialiste ont donc dû multiplier les plans serrés pour ne pas donner à voir l’ampleur du désastre.
Les discours (d’Emmanuel Cosse, de Jean-Christophe Cambadélis, de Manuel Valls) étaient — sans surprise — une succession de phrases creuses, de clichés et de banalités : « Voter à gauche, c’est un espoir de progrès » ; « La gauche doit faire passer un message d’espoir » ; « Je me bats chaque jour pour donner corps à nos valeurs » ; « Notre modèle social, c’est la France. C’est ce qui, avec la laïcité, fait la singularité de notre pays, son génie » ; etc.
A l’extérieur, une centaine de policiers (CRS, nationaux, etc.) étaient mobilisés pour protéger les élus socialistes et tenir à distance d’éventuels opposants. Une vingtaine de militants, notamment rassemblés autour du collectif local contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ont donc fait face à un déploiement policier superbement démesuré. Auparavant, le premier ministre était allé au commissariat recueillir les larmes des flics qui manifestent depuis plusieurs jours pour exprimer leur « ras-le-bol ».
Pour tous les passants qui circulaient dans le quartier, ce déploiement de CRS équipés comme pour un contre-sommet était difficilement compréhensible, d’autant que le PS s’était fait discret et n’avait déployé ni drapeau, ni banderole, devant le centre des congrès. Dans son discours, Valls déclarait : « l’enjeu est (...) d’éviter que la gauche ne s’efface ». En vérité, ils en sont déjà rendus à se planquer...