Samedi 2 juillet, les Verts de Tours renouvelaient leur cérémonie parodique des « Lascars d’Or ». Après avoir distingué la construction d’un circuit automobile pour accueillir des courses de Nascar et la construction d’un terrain de hockey synthétique, les écologistes ont décidé de décerner leur trophée à « la politique de promotion de soutien au commerce et à la Cité internationale de la Gastronomie » de la mairie de Tours. Une manière ironique de dénoncer l’implantation d’un nouveau restaurant McDonald’s à Tours.
Le tract distribué aux passant-es expliquait :
« 180 000 euros ont été votés par la majorité municipale de Tours pour l’élargissement d’un trottoir aux halles, c’est à dire presque 20% du budget annuel de la voirie, juste pour un trottoir. Tout cela au prétexte que les Halles sont le centre névralgique de la gastronomie tourangelle, le symbole de la cité internationale de la gastronomie, et qu’il faut les choyer... et accessoirement permettre l’installation de nouvelles terrasses pour des copains ?
250 000 euros ont été votés par la majorité municipale de Tours pour la réfection d’anciens locaux afin d’accueillir la cité de la gastronomie. Mais pour l’instant, cette cité est une coquille vide, sans projet autre que de faire des actions de promotion... comme le font déjà l’office de tourisme et les services de développement économique de Tour(s)plus.
Quelques jours après ces votes en conseil municipal, la ville de Tours (qui dit vouloir aider les commerçants), a autorisé l’implantation d’un McDonald’s à 10 mètres des Halles, « symbole de la cité internationale de la gastronomie » (place du Grand Marché, en remplacement du magasin Husson). Un commerçant indépendant sera donc remplacé par l’hégémonique McDo et sa « malbouffe ». Ce sera le douzième McDo d’Indre-et-Loire. Au-delà du problème de santé publique qui devrait interroger l’adjoint à la Santé, rappelons que la maison mère de McDo pratique l’évasion fiscale ! Début 2014, Bercy chiffrait à 2,2 milliards d’euros les revenus du vendeur de burgers soustraits à l’impôt dans l’Hexagone. La mairie, si elle souhaitait vraiment aider le commerce de proximité indépendant et de qualité, pourrait utiliser le droit de préemption commercial communal qui lui permettrait sur un périmètre de commerce protégé de réguler les changements. »
Le patron des McDonald’s de l’agglomération, Bernard Simmenauer, a su faire jouer son chéquier pour s’attirer les faveurs de la majorité municipale. Outre le financement des activités culturelles de la mairie — il a fait venir Philippe Candeloro pour un spectacle à la patinoire éphémère de la place Anatole France —, il a aussi participé au financement de la rénovation de la basilique Saint-Martin [1]. Grâce lui soit rendu.
