McDonald’s, partenaire officiel de la ville de Tours
McDonald’s, depuis deux ans dans le collimateur du fisc français [1], a donc réussi, sous la férule de Bernard Simmenauer, le « Mr Bic-Mac d’Indre-et-Loire » [2], là où ses prédécesseurs avaient échoué : à savoir s’implanter dans l’hyper-centre de Tours. C’est donc un nouveau « monstre » qui viendra sous peu hanter le pavé de la place du même nom.
Pour l’adjointe au commerce de Tours, « c’est tout à fait logique d’avoir ce genre d’enseigne en cœur de ville très chargé en terme de jeunesse et de vie locale » [3]. Signalons que cette adjointe entretient les meilleures relations du monde avec McDo. En 2014, c’est l’entreprise qui avait financé — avec EDF — la venue de Philippe Candeloro à Tours, pour un spectacle organisé sur la petite patinoire installée place Anatole France à l’occasion des fêtes de fin d’année [4]. Un grand moment de culture pour la ville, rendu possible grâce à un fructueux partenariat entre la mairie et le producteur de burgers.
Espérons que les bons rapports qu’entretiennent l’élue chargée du commerce et McDo n’auront pas trop d’impact sur la question des terrasses. Car si le magasin d’ustensiles de cuisine situé dans les murs qu’occupera McDo n’avait pas besoin de terrasse, on peut légitimement penser que le restaurant souhaitera en avoir une. Ce qui ne pourra se faire qu’au détriment de la terrasse du Tourangeau, seul bar de la place. Et c’est la mairie qui délivre les autorisations d’occupation du domaine public, qui permettent aux commerces d’installer leurs tables et chaises en extérieur.
Tours, Cité internationale de la gastronomie de merde
En 2010, le repas gastronomique français obtenait son inscription par l’Unesco au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Dans le même temps, la ville de Tours obtenait le label « Cité Internationale de la Gastronomie ». Fallait donc en imposer. Même si les ambitions tourangelles dans ce domaine tardent à se concrétiser [5], le site du projet vaut le coup d’œil. Dans la catégorie « Nos ambitions », on peut lire :
« Tours, ville du bien vivre, du bien manger et du bon-boire est évidemment une cité gourmande proposant de nombreuses spécialités gastronomiques »
L’installation d’un nouveau McDo dans le cœur historique d’une « cité internationale de la gastronomie » , c’est un peu comme le projet de construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes après la COP21...
Quelles perspectives ?
Comme le ridicule ne tue pas, on voit mal les élu-es de Tours revenir en arrière sur ce projet débile. Néanmoins, différentes options de contestation sont envisageables : recours administratifs, pétitions, sabotage du chantier...
Et puis ça fera toujours une cible de blocage en plus au prochain mouvement étudiant.
Hamburglar et Ronald
Illustration par Zhao !