La 22ème édition des Rendez-vous de l’Histoire, qui se tiendra à Blois au début du mois d’octobre, a pour thème l’Italie. Passé le sommaire et les portraits des ambassadeur-ices de cette édition, le programme laisse la place à cinq pages d’« éditoriaux ». Le texte n’a aucun intérêt : un festival de clichés sur l’Italie, et du placement de produit pour les 500 ans de la Renaissance organisés par la conseil régional [1].
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Ce qui frappe, ce sont les noms et les portraits des personnes auxquelles on a donné la parole pour ces cinq pages qui introduisent le programme. Francis, Jean-Noël, Jean-Michel, Franck, François, Marc, Nicolas, Christophe, et encore Marc.... Pas une femme n’a la parole dans ces quelques pages, qui témoignent combien le pouvoir reste entre les mains d’une brochette d’encostardés peu enclins à céder un peu de place. Tout ça pour balancer des banalités comme : « Les délices de l’Italie feront une fois de plus des Rendez-vous de l’histoire un très beau moment de culture et d’échanges ».
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L’année dernière, 440 historiennes avaient signé une tribune, à l’occasion des Rendez-vous de l’Histoire, contre la domination masculine au sein de leur champ académique. Elles écrivaient notamment : « La grandeur symbolique, elle, ne se partage pas au salon et elle est indubitablement masculine ». En confiant l’intégralité des pages éditoriales du programme à des hommes en situation de pouvoir (politique ou scientifique), les organisateurs de la manifestation montrent qu’ils ne sont pas prêt à céder un pouce de terrain.