D’après nos informations, François-Olivier Touati, professeur à l’Université de Tours et doyen de l’Unité de formation et de recherche (UFR) « Arts et sciences humaines » depuis janvier 2017, a été invité à démissionner de son mandat dès le lendemain de la publication d’un article mettant en cause des interventions à caractère sexiste et raciste. Cette décision a été officialisée lors du conseil d’UFR du 1er février, et doit entraîner des élections anticipées au sein de l’UFR : prévues à l’automne prochain, elles ont été avancées au mois de mars.
Dans une longue « mise au point » adressée à ses collègues, François-Olivier Touati s’est dit victime d’« une attaque anonyme extrêmement brutale » relevant de la « culture du banissement » (sic). Pour tenter de justifier les propos rapportés, il évoque aussi « de vaines tentatives de détente ou de nouer un dialogue à travers ce que j’imaginais être quelques ponctuations d’humour dénué de toute agressivité et plutôt voulu pour potache, mais sans doute trop familier au cours de mini-pauses ». Car évidemment, le problème, c’est que son auditoire n’a pas d’humour...
Au-delà du cas de M. Touati, cette affaire témoigne de l’insuffisante prise en compte de ces problématiques par l’Université de Tours. Malgré plusieurs sollicitations, ni la présidence ni le service communication de l’université n’ont pris le temps de répondre à nos questions concernant les propos de M. Touati et les outils déployés par l’institution face à une telle situation. Pourtant, à la même période, le service communication prenait le temps de communiquer sur « un chantier participatif de plantation d’arbres fruitiers sur le site de Grandmont »...
Nous les interrogions notamment sur la manière dont les dispositions prévues par le schéma directeur Égalité de l’université avaient pu être mises en œuvre dans cette affaire. Ainsi, il n’a pas été possible de savoir si la cellule de veille sur les faits de discrimination annoncée en 2018 avait été créée et saisie. Mais l’annonce d’un nouveau « plan pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes » comprenant la création d’une cellule d’écoute, d’alerte et de veille sur les violences sexuelles et sexistes laisse entendre que les outils annoncés en 2018 n’ont pas été mis en place, ou qu’ils sont apparus comme insuffisants.