Des projets éoliens dans huit pays
WindVision est une entreprise belge. Avec des projets en France, en Serbie, au Maroc, en Bosnie, en Espagne, en Italie, au Monténégro ou encore à Chypre, WindVision est une grosse entreprise qui sait s’allier avec EDF Energies nouvelles pour mener à bien ses grands projets. Leur stratégie repose sur la concertation avec les acteurs locaux et ce tout au long du processus. Leur site internet explique leur démarche en ces termes :
« Nous entretenons une collaboration étroite avec nos partenaires et avec les acteurs locaux. Nous pouvons ainsi contribuer au développement et à la croissance économique dans les zones rurales. Nous investissons dans ces zones en veillant à ce que nos objectifs stratégiques s’accordent avec les besoins localement. »
C’est donc cette démarche qui est mise en place au Petit Pressigny, une des 43 communes d’Indre-et-Loire que l’entreprise considère comme accueillante potentielle d’un parc éolien.
Une concertation faussée : l’exemple du Mont des Quatre Faux
En étudiant un peu leurs projets d’implantation sur le territoire français, on trouve le site du Mont des Quatre Faux. Situé en Champagne-Ardennes, à proximité de Reims, où se trouve d’ailleurs leur siège social français, ce site est prévu pour accueillir une soixantaine d’éoliennes. La concertation avec les mairies des villages impactés a eu lieu. Mais les conseils municipaux ont eu de grandes difficultés à s’exprimer par le vote pour ou contre ce projet. En effet, les conseillers municipaux et édiles de ces villages sont souvent issus du monde agricole et donc propriétaires terriens. La plupart des terres agricoles visées par le projet leur appartiennent ou appartiennent à leur famille. Voter en faveur du projet reviendrait à se positionner pour la vente de leur bien et pour la constitution d’un bénéfice personnel. Dans les faits, certains villages n’ont pu mener à bien ce vote, faute d’élus non impliqués de près ou de loin. Les villages n’ayant pu voter ont été comptabilisés comme favorables au projet. Quant à l’enquête publique, qui a recueilli un avis négatif, elle ne vaut que pour avis consultatif.
Des habitants qui s’organisent
L’Apep, association de protection de l’environnement pressignois, s’est créée après une réunion publique organisée par WindVision. Pour eux, le parc détruirait le paysage, la faune et l’humain des villages concernés. Car le Petit Pressigny ne sera pas le seul village impacté, les terres d’exploitation envisagées sont également réparties sur les communes voisines de Charnizay et Chaumussay. Leur lutte s’articule autour de l’abandon de ces projets de parcs éoliens. Ce qui rappelle les luttes contre l’implantation d’exploitations démesurées dédiées à l’élevage industriel, comme à Monts ou Coussay-lès-Bois.