La sortie raciste de l’adjoint au maire de Tours contre les gens du voyage

À l’occasion du conseil municipal du 3 juillet 2019, Olivier Lebreton a associé gens du voyage, délinquance et saleté.

« Il y a une vraie relation d’information sur la délinquance, comme la délinquance routière, comme les dépôts d’ordures sauvages, comme des arrivées de gens du voyage ». Au moment de la présentation d’une délibération sur des protocoles de type « voisins vigilants » dans deux nouveaux quartiers de la ville, l’adjoint au maire en charge de la sécurité a laissé libre cours à son racisme, assimilant dépôts d’ordures et présence de gens du voyage [1].

Seule Josette Blanchet, élue d’opposition PCF, a réagi en dénonçant des propos inacceptables. Olivier Lebreton a alors tenté de se justifier, expliquant : « Moi je n’ai pas un problème avec les arrivées des gens du voyage. Moi j’ai un problème avec les arrivées des gens du voyage qui s’installent illégalement sur des propriétés qui ne leur appartiennent pas. » Quelques instants plus tard, pourtant, il insistait :

« C’est terrible de voir arriver des caravanes de gens du voyage, sur un terrain illicite, à se brancher sur l’eau, à salir le terrain autour, à se balader autour… »

La délibération avait pour objet la mise en place de deux nouvelles conventions de type « Voisins vigilants » dans les quartiers Eiffel et Chambrière, à Tours Nord. Ce type de conventions a été mis en place à Tours en juillet 2015, à l’initiative d’Olivier Lebreton. À l’époque, l’opposition municipale s’inquiétait des dérives potentielles. Pierre Texier, élu PCF, prévenait : « En incitant à se regrouper pour se protéger, en fait les Voisins vigilants désignent l’adversaire potentiel : celui qui vient d’ailleurs, l’inconnu, l’étranger » [2]. Quatre ans plus tard, les propos odieux de l’adjoint en charge de la sécurité lui donnent raison.

Ces déclarations d’Olivier Lebreton peuvent être rapprochées de celles de l’ancien préfet d’Indre-et-Loire, Paul Girot de Langlade, dans les colonnes de La Nouvelle République en 2006. Il avait déclaré, à propos des gens du voyage : « Chacun sait que quand ils arrivent quelque part, il y a de la délinquance ». Le tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné à 2 000 euros d’amende, estimant que les propos du préfet « [tendaient] à susciter chez ses administrés un vif sentiment de rejet visant indistinctement un groupe de personnes à raison de leur appartenance ethnique ».

Notes

[1Le passage en question peut être retrouvé sur la vidéo du conseil municipal, disponible sur le site de la ville.