L’assemblée nationale prolonge l’état d’urgence pour trois mois de plus

Mardi 16 février, les députés étaient appelés à prolonger ce régime d’exception mis en place depuis les attentats du 13 novembre 2015, malgré l’opposition de nombreux collectifs, syndicats et associations.

« L’Assemblée nationale a adopté, mardi 16 février au soir, la prolongation jusqu’au 26 mai de l’état d’urgence par 212 voix contre 31 et 3 abstentions. Dans un hémicycle à moitié rempli, la plupart des députés socialistes, radicaux de gauche, Les Républicains et UDI ont voté favorablement. Tandis que les écologistes se sont partagés entre pour et contre et que les élus du Front de gauche ont quasiment tous voté contre. » [1]

Pour justifier la prolongation de l’état d’urgence, le gouvernement explique que « le péril imminent, qui a justifié la déclaration initiale et la prorogation de l’état d’urgence, demeure à un niveau très alarmant ainsi que le démontre l’actualité nationale et internationale ». Et cite pêle-mêle les attentats commis à Istanbul et Jakarta, et un projet d’attentat qui aurait été déjoué via l’arrestation d’un homme arrêté à Tours.

« De même, en décembre 2015, postérieurement aux attentats du 13 novembre, deux projets terroristes en gestation sur le territoire national ont été déjoués, le premier de la part d’un individu résidant à Tours, le second émanant de deux personnes de la région orléanaise qui avaient entamé des démarches pour se procurer des armes avec le projet d’attaquer des représentants de la force publique. »

A ce tarif-là, l’état d’urgence pourrait bien être prolongé éternellement... Pour rappel, ce régime confère des pouvoirs exceptionnels aux autorités administratives, qui peuvent agir sans contrôle du juge judiciaire. Et le bilan de cette politique est éloquente : comme le dit le gouvernement lui-même, les 3 289 perquisitions administratives réalisées ont seulement permis d’établir des infractions en lien direct avec le terrorisme dans 28 cas (5 procédures de terrorisme, 23 procédures d’apologie ou provocation au terrorisme).

Mais les atteintes aux libertés constatées par le collectif « Nous ne céderons pas » n’ont pas réfréné les ardeurs des parlementaires.

Pour ce qui est des députés d’Indre-et-Loire, Laurent Baumel (PS) et Philippe Briand (LR) ont voté pour la prolongation de l’état d’urgence. Seul Jean-Patrick Gille (PS) a voté contre. Claude Greff (LR) et Jean-Marie Beffara (PS) devaient avoir piscine...

Notes

[1Source Le Monde.