Jeunes mineurs isolés à la rue : l’État et le département dos-à-dos

Retour sur la manifestation organisée à Tours par Utopia 56 ce mercredi premier aout pour dénoncer le non respect du droit à l’hébergement des jeunes mineurs isolés.

Ils sont 35 à avoir été installés en toute hâte dans le jardin paroissial de l’église de l’Assomption à Saint-Pierre-des-Corps la semaine dernière. Ce mercredi 1er aout, l’association Utopia 56, le collectif solidaire des migrants de Saint-Pierre-des-Corps et leurs soutiens, organisaient une manifestation pour dénoncer la situation de ces jeunes mineurs isolés arrivés récemment sur le territoire.

Près de quatre-vingt personnes ont défilé dans une ambiance festive de la rue Febvotte (depuis la Table de Jeanne-Marie qui offre un repas tous les midis à ceux qui sont à la rue) jusque devant la préfecture, en passant par le siège de la DDCS (direction départementale de la cohésion sociale) et l’ASE (Aide à l’enfance, organisme du Conseil départemental). Il ont été rejoints devant la préfecture par des exilés venus du CAO de Saint-Pierre.

Devant chaque institution des déclarations ont rappelé la situation de ces jeunes exilés et dénoncé la position de l’État et du conseil départemental qui se renvoient la balle quand à la question de leur hébergement. Selon la loi, ces jeunes devraient bénéficier d’une mise à l’abri immédiate par le conseil départemental qui se refuse à le faire. Certains jeunes arrivés le 25 juillet à Tours devront rester à la rue jusqu’au 23 août avant de voir leur dossier d’hébergement véritablement étudié. En attendant les deux collectivités, qui se retranchent derrière des questions juridiques ou financières, se reposent sur les associations, les bénévoles, les simples citoyens pour venir au secours de ces jeunes particulièrement fragiles devant les aléas potentiels de la rue.

Arrivée devant les locaux du conseil départemental, l’association a pu constater que deux jeunes supplémentaires sortaient de l’ASE avec un renvoi de dossier au 5 septembre, preuve s’il en fallait encore que les besoins sont criants.