Foyer Albert Thomas : réponse au préfet d’Indre-et-Loire

Suite aux propos tenus par le préfet Louis Le France, notamment lors de la conférence de presse qu’il a organisée le 11 janvier, le comité de soutien aux résidents et aux salariés du foyer Albert Thomas a tenu à apporter la réponse suivante.

Monsieur Le Préfet d’Indre et Loire,

Le Comité de Soutien aux résidents et aux salariés du Foyer Albert Thomas tient à répondre à vos attaques et calomnies dont il fait l’objet.

Le Comité de Soutien milite pour une solution globale, juste et durable, tant pour les résidents que pour les salariés. Contrairement à vos accusations, le Comité de Soutien, ne « fait pas la loi », mais il œuvre pour que les droits des résidents et des salariés soient respectés. D’ailleurs, la loi précise bien que « toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation ». (Code de l’Action Sociale et des Familles, article L.345-2-3).

La DDCS 37 [1] n’a jamais été empêchée, contrairement à ce que vous affirmez, de rencontrer les résidents au sein du foyer. Plusieurs témoins peuvent en attester, et pour votre information la scène a été filmée. Les résidents ont été informés à 11h le 11 janvier 2017, par voie indirecte, alors même qu’ils vous réclament un rendez-vous au foyer ou dans vos locaux depuis maintenant trois semaines, de la venue de la DDCS 37 à 14h le même jour. Votre secrétariat a tout de suite été informé de leur indisponibilité immédiate et de leur demande de reporter le rendez-vous au lendemain afin de pouvoir informer l’ensemble des résidents et leur permettre d’être présents. Ils ont été assurés de la transmission du message. C’est la même demande de report qui a été relayée à la délégation qui s’est malgré tout déplacée au foyer.

Concernant les salariés, il est scandaleux de leur faire assumer la liquidation de l’association. Vous, comme le maire de Tours, ne pouviez pas en ignorer la situation financière et la mauvaise gestion puisque vous en êtes les co-financeurs et de fait, avez l’obligation du contrôle des fonds publics qui lui étaient alloués. De plus, les salariés vous avaient déjà alerté par courrier le 19 juillet 2016 de leurs inquiétudes dans ce sens. Malgré les circonstances, ils ont correctement assumé leurs missions professionnelles (acceptant notamment d’assurer le « service minimum » demandé par le liquidateur) contrairement aux véritables responsables, Monsieur MOINDROT, le président d’« Accueil Albert Thomas », Monsieur CHARDIN, son trésorier, et Monsieur GONDRANT, son responsable du personnel, personnes que vous ne citez jamais et qui ne sont pas poursuivies à ce jour.

Des solutions d’hébergement en CADA ont été proposées à certains résidents. Sachez que nous restons attentifs à ce que l’ensemble des résidents, qui ne peuvent assumer les conséquences des manquements ayant menés à cette situation, obtiennent une réponse décente, quelle que soit leur situation administrative et conformément à l’inconditionnalité de l’hébergement d’urgence (Code de l’Action Sociale et des Familles, article L. 345-2-2).

La mobilisation citoyenne en cours, et qui grandit de jour en jour, n’est que le fruit de votre silence et de votre dédain face aux tentatives de dialogue sollicitées par salariés depuis octobre 2016 et par les résidents et le comité depuis le 30 décembre 2016, restées à ce jour, sans réponse.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet d’Indre et Loire, nos salutations distinguées.

Le comité de soutien aux résidents et aux salariés du foyer Albert Thomas

Les soutiens : SUD Santé-Sociaux, SOLIDAIRES 37, JC 37, UEC 37, NPA 37, SDAS-FO 37, PCF 37, CGT 37, « Les Verts » 37, FSU 37, LGBT 37, Le Ptit Kawa de Tours, Les Amis de Demain Le Grand Soir, ATTAC 37, PCOF 37, Alternative Libertaire 37, Resf37, « Touraine je t’aime », Chrétiens-Migrants, POID37 les" Insoumis Val de Brenne ", les salariés de "La Barque", CATDP, Lutte Ouvrière 37, La Ligue des Droits de l’Homme, les sections SUD, CGT et CFDT de l’Entraide Ouvrière.

Notes

[1Direction départementale de la cohésion sociale