Difficile de distinguer certains programmes sur le volet « sécurité ». Une grosse partie des listes en concurrence pour la mairie se sont lancées dans une surenchère sécuritaire, et chacun y va de sa petite annonce pour flatter les peurs des éventuel-les électeur-ices [2]. L’un annonce vingt flics de plus, l’autre quinze, presque tous s’accordent sur la nécessité de poursuivre le quadrillage des rues de la ville par des caméras de surveillance.
Chez Xavier Dateu, on lit :
« Nous augmenterons le nombre de policiers municipaux, les moyens nécessaires à leurs missions et élargirons à l’ensemble des quartiers de la ville la vidéo-protection. »
Nicolas Gautreau, pour Les Indépendants, parle simplement d’« étendre la vidéoprotection ». Tandis que le maire sortant, Christophe Bouchet, veut « achever le réseau de vidéo-protection dans les quartiers » :
« Objectif : doubler le nombre de caméras (de 128 à 300) en 6 ans »
Depuis le retour de la droite aux affaires, en 2014, le nombre de caméras installées dans Tours a progressé de 80 % [3], sans effet notable sur la délinquance. Ça coûte cher, ça sert à rien, autant doubler le dispositif ! Bouchet parle aussi de recruter vingt flics supplémentaires pour la municipale, et de les équiper de pistolets à impulsions électriques ; des armes potentiellement létales.
Drone et gyropodes
Le candidat En Marche Benoist Pierre s’inscrit dans la lignée des précédents : il veut « poursuivre le déploiement de la vidéo-surveillance [...] dans tous les quartiers de la ville » et recruter « 15 policiers en plus ». Mais il se distingue un peu de ses concurrents avec des propositions complètement connes : il veut équiper la mumu d’un « drone de vidéoprotection » (pourquoi ? comment ? sérieusement ??) et de gyropodes électriques. Faire se déplacer les flics sur des engins généralement réservés à des touristes débiles, voilà une proposition qui disrupte complètement la sécurité !

Si les premières propositions en matière de sécurité de la liste « Pour Demain Tours » parlent uniquement de prévention et de place des femmes dans l’espace public, on sait qu’Emmanuel Denis s’est converti à l’idéologie de la vidéosurveillance, après des années à la dénoncer en conseil municipal [4]. D’ailleurs, il s’est allié avec le PS, qui a été le premier parti à introduire cette technologie liberticide dans les rues de la ville. L’alternative verte-rose vire sérieusement au bleu !
La seule liste qui tranche, dans cet unanimisme désolant en faveur des flics et des caméras, est celle de C’est au Tour(s) du Peuple, qui propose de désarmer la police et de supprimer la vidéosurveillance. On n’ira pas voter pour autant, mais c’est une respiration bienvenue dans cette course à l’armement et à la surveillance.
Bonnie et Clyde