Arrêté anti-mendicité : la mairie de Tours veut s’entêter dans l’illégalité

Suite à l’annonce de la décision du Conseil d’État confirmant l’illégalité de l’arrêté anti-mendicité du 13 décembre 2013, la réaction de la mairie de Tours ne s’est pas faite attendre.

Dans un article du webzine 37°, l’adjoint au maire en charge de la sécurité annonce qu’il compte bien reprendre un arrêté similaire pour l’été 2017, et déclare à propos des personnes visées par ces arrêtés :

« Mon message consiste à dire à ces personnes qu’elles ne sont plus les bienvenues à Tours »

Si Olivier Lebreton prétend que « l’on ne vise pas les SDF et ceux qui mendient, mais les bandes qui squattent avec parfois des chiens », il étendait auparavant le champ de l’arrêté à l’hypothèse du « SDF avec une guitare » qui dérangerait un commerçant [1]. On est en plein dans l’arbitraire : le maire et son adjoint veulent s’arroger le droit de déterminer qui peut occuper l’espace public, même en l’absence de trouble, alors que la justice administrative leur a rappelé que c’était illégal !

Cela n’empêche pas l’équipe municipale de se payer des encarts publicitaires, dans la ville et sur le site de La Nouvelle République, pour présenter ses vœux aux habitants (avec un visuel qu’on présente ici dans une version légèrement modifiée). Clairement, les vœux de cette municipalité ne s’adressent pas à toutes et tous.

P.-S.

Il est assez incroyable de voir que la mairie s’est payée une campagne de publicité dans la NR pour souhaiter ses vœux aux habitants, alors que le même visuel est imprimé au dos du dernier numéro du magazine municipal Tours&moi. Ce magazine étant tiré à 84 000 exemplaires, soit plus que le nombre de ménages fiscaux à Tours, les vœux du maire ont a priori été reçus par tous les habitants. Faut-il y voir un cadeau de Noël tardif pour le journal local ?