Première circonscription
La photo du député sortant Jean-Patrick Gille posant avec son petit chat n’aura pas suffit à le sauver. Dans la circonscription de Tours, c’est son ancien collègue au conseil municipal, Philippe Chalumeau, qui rafle la mise avec près de 54 % des voix. Sur les 68 650 inscrits, seuls 27 865 sont allés voter. 2 745 personnes se sont déplacées pour faire enregistrer un vote blanc ou nul.
Au bureau de vote Pasteur-St-Paul 16-42, l’abstention atteint 76,3 %. Dans la plupart des autres bureaux du Sanitas, le taux de participation ne dépasse pas 30 %.
Avec 18 ans de militantisme PS sous le coude, Chalumeau aura du mal à incarner le renouveau. Mais sa suppléante, Elisa Hauet, illustre parfaitement l’ambition de Macron de faire de la France une « start up nation » : intégrée à fond dans les réseaux de l’économie numérique locale, passée par l’école supérieure de commerce de Paris puis par le Crédit agricole, elle est « CEO » de la start-up Peetch, créée dans les locaux de l’ancienne imprimerie Mame.
Quatrième circonscription
Dans la 4ème circonscription (Chinon, Joué-lès-Tours), les électeurs avaient le choix entre la droite entrepreneuriale version « life coaching » (Fabienne Colboc, LREM) ou l’extrême-droite vieillissante (Hervé Novelli, ex-GUD, ex-FN, LR). Le macronisme triomphant a remporté la mise, avec moins de 20 000 voix sur 90 000 inscrits. Dans cette circonscription, on enregistre 5 280 votes blancs et nuls, soit 13 % des votes.
Troisième circonscription
Dans la 3ème circonscription (Saint-Pierre-des-Corps, Loches), la ministre sortante Marisol Touraine affrontait Sophie Auconie, ce qui a permis à La Nouvelle République de faire une des sorties sexistes dont elle a le secret, qualifiant ce duel de « crêpage de chignon ». Les deux candidates ont toutes deux tenté d’afficher leur proximité avec les idées du président, l’une sous une étiquette « Parti Socialiste » qu’elle s’est efforcée de gommer, l’autre sous l’étiquette UDI. A la fin, c’est quand même Macron qui gagne.
Dans cette circonscription, l’abstention a bondi de 15 points entre 2012 et 2017. La pauvre Touraine, comme son collègue Baumel éliminé dès le premier tour dans la 4ème circonscription, se retrouve sans aucun mandat politique. Va falloir penser à une réorientation professionnelle. Colboc pourra sûrement leur prodiguer quelques conseils en matière « d’activation des réseaux professionnels ».
A noter qu’au premier tour de l’élection, dans les bureaux de vote de Saint-Pierre-des-Corps, le candidat du PCF n’est arrivé qu’en quatrième position, derrière Touraine, la candidate de la France Insoumise Sylvie Adolphe, et Sophie Auconie. Dans ces mêmes bureaux de vote, au deuxième tour, on a enregistré un taux de participation de 33,39 % seulement. Parmi les quelques électeurs qui se sont déplacés, 24 % ont déposé un bulletin blanc ou nul [1].
Deuxième circonscription
55 % d’abstention, 10,85 % de votes blancs et nuls. A Château-Renault, l’abstention atteint même 62,4 %. Daniel Labaronne (LREM) éjecte la sarkozyste Claude Greff. Lui aussi a siégé au conseil municipal de Tours, dans les années 80, avant de tenter de se faire élire maire de Courçay en 2008 et de se faire élire maire de Bléré en 2014, à l’occasion d’une triangulaire...
Cinquième circonscription
Le poulain de Philippe Briand, Fabrice Boigard, se fait dégager par Sabine Thillaye, candidate LREM et accessoirement patronne d’une agence de communication. Son mari, Olivier Thillaye, était membre du comité de soutien à François Fillon en Indre-et-Loire, aux côtés d’Hervé Novelli.
En 2014, Sabine Thillaye était déjà candidate aux élections européennes, et même tête de liste du mouvement « Nous citoyens » pour la circonscription Massif Central-Centre. Sa candidature avait obtenu 1,08 % des suffrages exprimés à l’échelle de la circonscription, et 1,55 % en Indre-et-Loire. Ce qui manquait à Thillaye pour gagner, c’était la bonne étiquette. Avec Emmanuel Macron, elle a trouvé le bon cheval, et une école de pensée qui lui correspond. En 2014, on pouvait lire à son propos dans les colonnes de la NR [2] :
Elle n’en peut plus de ces conflits public-privé, jeunes-vieux, gauche-droite, des lobbies, de « l’essuie-glace idéologique », des clivages et « pensées à tiroirs ».
C’est un échec pour le patron de l’agglo, qui espérait que Boigard lui succéderait. Cet échec s’ajoute à celui de la candidate qu’il avait désignée dans la 1ère circonscription de Tours, Céline Ballesteros, dégagée dès le premier tour. Briand va désormais pouvoir se concentrer sur ses lucratives activités immobilières, l’organisation de spectacles de cirque et ses petits soucis judiciaires.
Dans cette circonscription, le PS ne présentait pas de candidat mais soutenait Mélanie Fortier, cheffe locale du Parti radical de gauche et conseillère régionale. Elle s’est merveilleusement vautrée dès le premier tour, réunissant à peine 5 % des voix.