Violences policières : le Collectif Etudiant communique

Communiqué du Collectif Étudiant contre la Loi Vidal de Tours suite aux violences policières ayant eu lieu à l’occasion de la manifestation étudiante et lycéenne du vendredi 14 avril.

Depuis près de 3 mois, nous, étudiant-es, lycéen-nes et personnels des lycées et de l’Université de Tours nous mobilisons contre la loi ORE, dite Loi Vidal. Nous nous mobilisons contre un texte qui instaure la sélection en licence sur des critères arbitraires et absurdes ; contre un « Plan Etudiant » qui va aggraver le dénuement de nos Universités ; contre une logique libérale qui ne considère plus l’enseignement supérieur comme un service public, mais comme un outil au service du patronat.

Les jeudi 12 et vendredi 13 avril ont été marqués par de très fortes mobilisations chez les lycéen-nes ; quatre lycées ont ainsi été bloqués le jeudi, une manifestation de plus de 2 000 lycéen-nes et étudiant-es a ensuite parcouru la ville, avant d’organiser des AG qui reconduiront très largement les blocages. Le vendredi, ce seront 6 lycées bloqués et environ 2 500 lycéen-nes et étudiant-es dans la rue.

Vendredi, le cortège, à l’ambiance bon enfant, a été bloqué dans sa progression par la police. La police a ensuite gazé l’ensemble du cortège (ainsi que des passant-es) sans sommations, et a également utilisé des grenades dites « de désencerclement ». Ces armes, à létalité dite « atténuée », sont la cause de très nombreuses blessures graves et mutilations (perte d’un œil…) depuis de nombreuses années en France ; leur usage est censé être strictement encadré. Il est donc incompréhensible et inadmissible que ces projectiles soient employés contre des manifestant-es, a fortiori des lycéen-nes pacifiques. Les premiers jets de grenades lacrymogènes ont été effectués à proximité directe d’une école élémentaire pendant une heure de cours ce qui, au vu des effets du gaz et de sa volatilité, est totalement irresponsable et extrêmement dangereux. Fort heureusement, malgré ce déchaînement de violences, et si nous déplorons de nombreux-ses blessé-es, aucun-e n’a été gravement atteint. Les blessé-es ont été immédiatement pris en charge par les « street-médics ».

Ces violences interviennent dans un climat extrêmement tendu, où le gouvernement ne répond aux inquiétudes légitimes des personnels, étudiant-es et lycéen-nes qu’à coups d’interventions policières dans les facultés, de mise sous tutelles et de mensonges éhontés. Dans d’autres luttes comme la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, l’État se déchaîne également, envoyant des blindés contre des paysan-nes, alors qu’à la SNCF la direction fait tout pour outrepasser le droit de grève. Ce déchaînement de violence, ainsi que les méthodes autoritaires du gouvernement, ne peuvent pas que nous inquiéter.

Pourtant, face à ce déferlement répressif, nous réaffirmons nos revendications et notre détermination à les porter :

  • le retrait inconditionnel de la Loi ORE et du Plan Etudiant, sans amendements ni négociations ;
  • l’arrêt de tous les projets de fusions universitaires ;
  • la fin des interventions policières dans les facultés et le respect des franchises universitaires ;
  • un réinvestissement massif et réel de l’État dans l’Université, et la réaffirmation du caractère publique, critique et démocratique de cette dernière ;
  • le retrait de la réforme du bac ;
  • la titularisation de tou-te-s les contractuel-les et vacataires de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche travaillant sur des fonctions pérennes ;
  • l’interdiction de l’usage des LBD40, grenades de désencerclement et grenades GLI-F4 dans les missions de maintien de l’ordre ;
  • le retrait inconditionnel de la réforme de la SNCF ;
  • la fin inconditionnel des opérations de destructions, d’expulsions et d’interpellations sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

Nous appelons également l’ensemble des lycéen-nes et étudiant-es à participer à la journée d’action du 19 avril aux côtés des salarié-es, et le 20 avril à participer à toutes les actions qui seront organisées contre la venue à Tours de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation.

P.-S.

Pour les journalistes, le collectif étudiant tient à disposition des preuves photos, vidéos et des témoignages des violences policières aux contacts suivants :