L’expérimentation a bon dos. C’est ce que l’on peut se dire après le dernier Conseil d’administration de l’Université de Tours, auquel un point d’ordre du jour a été ajouté à la demande des représentants du personnel : celui de l’enseignement de l’Anglais dans certaines filières.
Depuis le printemps dernier, inquiétudes et motions se sont multipliées autour de cette question. La présidence de l’Université a dû préciser son projet, qui consiste à ne plus offrir en interne l’enseignement de l’Anglais dès le second semestre. Cela concernerait les étudiant-es en deuxième année de licence d’Économie et de Médecine, ainsi que les étudiant-es en master de Droit. Cet enseignement, pourtant présent dans les maquettes, serait externalisé et assuré par le CNED (Centre national d’enseignement à distance).
Le projet permettrait bien sûr au passage de réduire la masse salariale. En particulier dans l’UFR de Lettres et Langues qui emploie, pour l’année universitaire en cours, déjà plus de 90 vacataires dont certains effectuaient jusque-là les enseignements concernés. C’est encore un plan social qui s’annonce chez les précaires de l’Université. Alors que par ailleurs, le constat est clair : la nouvelle offre de formation (à partir de la rentrée 2018) fait apparaître une diminution des heures d’enseignement par étudiant.
D’après Cécile Goï, vice-présidente de la Commission de la Formation et de la Vie Universitaire, rien ne serait décidé et surtout ce ne serait qu’une « expérimentation ». Celle-ci concernerait 500 étudiants tout de même ! Et, encore une fois, il faut constater que les « expérimentations » vont toujours dans le même sens : le moins disant scolaire et les économies d’échelle. Et ça tombe bien : l’autonomie des établissements n’a d’autre objectif que de solliciter ces « expérimentations » pour pouvoir cacher la misère. Sous couvert d’innovation pédagogique...
Crédits photographiques : Archives départementales d’Indre-et-Loire. Photographie d’ARSICAUD, André — novembre 1976.