Toujours mobilisés dans le mouvement de contestation contre la loi travail, les étudiants de l’Université de Tours en lutte occupent les locaux du site des Tanneurs depuis lundi 18 avril.
L’Université qui s’était pourtant engagée, oralement, lors de la dernière AG, à ne pas maintenir les examens durant cette semaine de blocage, revient sur sa position. Aujourd’hui, mercredi 20 avril, nous apprenons que l’administration fait le choix de les maintenir sans report, en les délocalisant sur d’autres sites universitaires tourangeaux, ainsi que certains cours. En maigre « prix de consolation » et dans l’optique de « maintenir le dialogue », l’administration a fait une proposition de compensation, à savoir la « dépénalisation » pour les étudiants de la présence aux cours et aux examens.
Cette décision provoque, de fait, une pénalisation des étudiants mobilisés par rapport à ceux qui ne le seraient pas. Cela induit, de surcroît, une forte tension entre les étudiants eux-mêmes, alors même que le mouvement se construit sur une idée de dialogue et de débats d’idées. En mettant en concurrence (déloyale) les étudiants, et en individualisant leur prise de responsabilité, l’Université applique les méthodes de la loi du marché !
De plus, il s’avère que les services de l’université jouent un jeu trouble auprès des étudiants. D’un côté sous l’égide du Directeur général des services, la présidence s’inscrit dans une posture de dialogue et d’apaisement en prenant notamment le rôle de médiateurs entre les "bloqueurs" et "anti bloqueurs". De l’autre, elle attise clairement les oppositions entre les étudiants en relayant en relayant sur les listes de diffusion des mails qui appellent à une pseudo-pétition contre le blocage et demandent aux “anti bloqueurs” de se trouver devant les locaux de l’Université pour “faire entendre raison à des professionnels de l’école buissonnière”.
Enfin, ce mercredi après midi, au cours d’une discussion entre "bloqueurs" et "anti bloqueurs", le Directeur général des services de l’Université annonce vouloir régler le “problème “ du blocus dans les 48 h avec “les autorités compétentes”.
En clair, si nous avons bien compris, il s’agit de solliciter l’intervention de la police. Une information devrait être faite à tous les personnels et étudiants avant 15 h ce jeudi.
Sud Education 37 et Solidaires étudiants Tours réitèrent leur engagement auprès des étudiants et des enseignants en lutte pour le retrait de la loi El Khomri et dénoncent l’emploi des forces de l’ordre qui s’annonce. Ils soutiennent notamment l’attitude de certains enseignants de Sociologie qui ont refusé de tenir des examens en dehors des Tanneurs.
Sud Education 37 et Solidaires étudiants Tours appellent tous les personnels de l’Éducation Nationale à se mobiliser pour apporter un soutien explicite au mouvement pour le retrait de la loi El Khomri.
Illustration : intervention de CRS lors d’un AG à l’université de Tolbiac (Paris).