« Nous sommes conduits à renforcer les effectifs de la police municipale en créant 15 postes à temps complet, pour accroître la présence sur le terrain des policiers municipaux au Nord, au Sud et dans l’hypercentre de la ville, portant l’effectif permanent (...) à 110 agents. » C’est l’adjointe Myriam Le Souef qui annonce la mesure, inscrite au point 23 de l’ordre du jour. D’après un audit mené par la mairie, le nombre actuel d’agents serait insuffisant, sans que l’élue explique pourquoi. Elle évoque juste « l’attente des Tourangeaux » qui d’après elle « apprécient beaucoup les interventions de la police ». Qui sont ces gens ?
Au cours de la discussion, l’élu d’opposition David Chollet (apparenté En Marche) a évoqué un coût supplémentaire pour les finances de la ville de 600 000 euros par an. Un chiffre non contesté par la majorité. Si l’on prend le traitement de base des quinze nouveaux flics annoncés, on arrive à une dépense de 278 280 euros par an. Mais il faut y ajouter un certain nombre d’éléments : les primes de sujétion, indemnité d’administration et de technicité (IAT), équipements, tenues et armes en tous genres, coûts de formation... Le choix (purement idéologique) d’équiper les flics municipaux de flingues coûte cher à la ville : une arme à feu neuve coûte autour de 1 200 euros, et la formation dispensée aux agents coûte plus de 1 000 euros (sans compter le coût des cartouches, à la charge de la collectivité).
Fourgon, boucliers, casques et LBD
La mairie ne rechigne pas à la dépense quand il s’agit d’équiper sa milice. On peut voir désormais ses agents se balader dans un fourgon sérigraphié du même type que ceux dont sont dotés les flics nationaux. Les élus leur ont même offert du matériel de maintien de l’ordre, casques et boucliers, exhibés notamment pendant les célébrations des supporteur-ices de l’Algérie au mois de juillet. Pourtant, le maintien de l’ordre est très loin des missions classiques d’une police municipale.
Non content d’avoir sous ses ordres des flics équipés de flingues, Olivier Lebreton a évoqué la pertinence de les armer encore plus, en ajoutant à leur arsenal des LBD et pistolets à impulsions électriques. Seul problème, à ses yeux : les formations nécessaires éloigneraient les agents du terrain. Or, il souhaite une présence armée 24h sur 24.
Mais l’attention que semble porter Lebreton au bien-être des flics municipaux ne semble pas complètement porter ses fruits : outre un problème de recrutement récurrent depuis plusieurs années, les bleus ont menacé de se mettre en grève à la veille de la braderie de Tours, pour cause d’heures supplémentaires non payées.