Témoignage audio d’Aurélie Garand contre les violences policières

Trois ans après la mort d’Angelo Garand, tué par le GIGN en mars 2017, le témoignage du combat pour la justice mené par sa sœur Aurélie est toujours autant d’actualité. En écoute libre, une interview réalisée à l’occasion de sa venue à la Rabière à Joué-lès-Tours en 2018.

En octobre 2018 un collectif tourangeau a interviewé Aurélie Garand, soeur d’Angelo Garand, exécuté de cinq balles dans le torse par un commando de l’Antenne du GIGN de Tours le 30 mars 2017.

Dans cette interview de 2018, Aurélie Garand revient sur les faits, décrypte le traitement médiatique qui en a été réalisé, emprunt de discours racistes anti-voyageurs.

Elle analyse aussi les effets de l’engrenage carcéral, de la prison souvent vécue comme une « fatalité » par les voyageurs et qui fait partie de l’histoire de nombreuses familles. Elle raconte ce qui se joue pour les détenus et pour leurs proches pendant l’incarcération et à la sortie, comment les individus sont « broyés » par la prison et la récidive.

Pour elle, c’est « le système entier qui est responsable » : pour la justice, Angelo a toujours été « le petit gitan », présenté par son propre avocat commis d’office comme « un voleur de poule ». Aurélie fait des liens entre les stigmates, les discriminations et les violences policières que vivent les jeunes des quartiers populaires et les gens du voyage.

Elle explique également comment le soutien d’autres collectifs luttant contre les violences policières a été déterminant et lui a donné la force de ne pas lâcher. « Avant j’étais comme tout le monde, impuissante » raconte-t-elle, mais depuis la mort d’Angelo, elle veut « informer la population [des violences policières] » et « faire entendre notre cause qui est juste demander le droit de vivre dignement ».

Trois ans après sa mort, le collectif Justice et vérité pour Angelo continue son combat pour exiger Justice et Vérité pour toutes les victimes du racisme et de la violence de l’État. La famille Garand est aujourd’hui « en cassation contre un non-lieu qui décriminalise la mise à mort d’Angelo en appliquant pour la première fois le récent article L435-1, censé encadrer l’usage des armes par les forces de l’ordre ». Un non-lieu qui, s’il était confirmé, serait ensuite « appelé à faire jurisprudence dans la décriminalisation des meurtres par balles commis sous prétexte sécuritaire. » [1]

Illustration : page facebook du collectif Justice pour Angelo

Notes

[1Extraits de l’appel à la manifestation du 28 mars 2020, publié avant le confinement, à lire ici.