Après une distribution de tracts sur le marché Velpeau, les grévistes de Tours réunis en assemblée générale au Foyer du Cheminot ont décidé de reconduire leur mouvement lundi. Au niveau local comme au niveau national, la construction de la mobilisation continue, et les agents sont toujours nombreux à déposer des déclarations individuelles d’intention (D2I, dans le jargon cheminot) afin de signifier qu’ils seront en grève demain. Certains agents ont repris le boulot, mais c’est souvent pour mieux repartir dans la grève la semaine prochaine.
Parallèlement, des collectifs d’usagers soutenant la lutte des cheminots pour une autre réforme ferroviaire commencent à se monter. C’est notamment le cas à Rennes, où un rassemblement de soutien aux grévistes est prévu lundi.
Les organisations syndicales ont aussi demandé que des débats télévisés soient organisés, afin de contrer la désinformation médiatique qui fait rage. A Tours, France 3 Centre et TVTours ont été sollicités. Pour comprendre les enjeux de la grève, le mieux est encore de s’informer directement auprès des organisations en lutte. La section SUD Rail de Paris Sud-Est a produit un tract simple et très clair titré Voyageurs, le saviez-vous ?.
« Les cheminots sont en grève contre la réforme ferroviaire. Pour la plupart des usagers du rail, c’est mal vécu.
Pour nous, salariés de la SNCF, c’est aussi douloureux car nous perdons notre salaire comme cela a toujours été le cas pendant une grève. Sinon, nous y serions tous les jours ! Nous savons aussi que notre avenir professionnel et social est en jeu.
Nous luttons contre l’éclatement de la SNCF prévu dans le projet de loi. Contrairement à ce que beaucoup de gens croient à cause des médias, il ne s’agit pas de réunifier le rail, mais de séparer complètement la gestion des voies et des quais du transport de voyageurs. »
Pendant l’assemblée générale des grévistes de Tours, la position de l’UNSA a été évoquée. La décision de ce syndicat de lever le préavis de grève déposé pour le 17 juin et de signer un accord avec le gouvernement est mal vécu, puisque l’UNSA était auparavant sur une plateforme unitaire avec la CGT-Cheminots et SUD-Rail. D’ailleurs, la direction de la SNCF n’a pas lésiné sur les moyens pour communiquer auprès des cheminots sur cette signature : tous les agents ont reçu dans leur boîte au lettre un tract en papier glacé les en informant. Pourtant, le secrétaire d’État en charge des transports n’a pas répondu aux revendications qui étaient celles de l’UNSA quand elle était dans le mouvement. On comprend que dans certains endroits, des adhérents à l’UNSA déchirent leur carte du syndicat.
