Quand la police municipale tente de limiter la liberté d’expression

Verbalisé à une dizaine de reprises pour avoir installé une table d’information sur le marché de Chinon pendant les campagnes électorales de 2017, le groupe France Insoumise du Chinonais s’est finalement retrouvé devant le tribunal de police de Tours le 9 janvier 2018.

Verbalisé à une dizaine de reprises pour avoir installé une table d’information sur le marché de Chinon pendant les campagnes électorales de 2017, le groupe France Insoumise du Chinonais s’est finalement retrouvé devant le tribunal de police de Tours le 9 janvier 2018. Dans un communiqué, le groupe politique explique :

[La police municipale] nous a verbalisé pour infraction plus de 10 fois, nous avons été convoqué deux fois à la gendarmerie nationale pour rendre des comptes, et nous avons subi des intimidations incessantes, jusqu’à l’intervention sur site d’une Maire Adjointe pour nous déloger.

Malgré ces pressions, le tribunal de Tours a estimé que les principaux faits reprochés, « l’occupation d’un emplacement sur la foire sans autorisation du Maire », n’étaient pas constitués. En revanche, pour avoir contesté les ordres sans fondement de la police municipale, le représentant de la FI du Chinonais a été condamné à payer une amende de 30 euros.

Au-delà de la question du contenu (en l’espèce, la propagande électorale de la France Insoumise), cette affaire illustre bien les méthodes de certaines polices municipales, qui n’hésitent pas à abuser de leurs pouvoirs pour empêcher différentes formes d’expression. Deux autres exemples viennent en tête.

Au mois de septembre dernier, à Blois, la police municipale avait tenté de mettre fin à une opération de distribution de tracts assurée par le collectif Vérité et Justice pour Angelo, invoquant un arrêté municipal imaginaire ; finalement, les policiers municipaux avaient fait l’objet d’un rappel à l’ordre, et la mairie de Blois avait présenté ses excuses au collectif.

En février 2015, à Lille, la police municipale avait verbalisé le journal local de critique sociale La Brique parce qu’il était vendu à la criée sur un marché. Le directeur de la publication avait finalement été relaxé [1].

La police municipale n’est décidément pas très Charlie.