Quand La Nouvelle République associe la femme à un danger

C’est dans l’édition du 1er août, au détour d’un article de facture estivale sur le café-hôtel Saint Jean de la place des Halles, que les lecteurs peuvent lire une série de brèves de comptoir passionnantes

C’est dans l’édition du 1er août, au détour d’un article de facture estivale sur le café-hôtel Saint Jean de la place des Halles, que les lecteurs peuvent lire une série de brèves de comptoir passionnantes. L’article se présente comme une succession de propos rapportés émanant du propriétaire, des serveurs ou des habitués, tous des hommes.

Ce lieu « où tout le monde se connaît et où le client au RSA trinque avec celui à l’ISF, le retraité du quartier avec le notable du coin, le commerçant de sous les Halles avec celui du carreau, le militant de la CGT et celui des LR, l’avocat avec le jardinier » semble apparaître comme un paradis réservé aux hommes. Cet entre-soi où se côtoient journalistes et élus (comme Philippe Briand, désigné comme client régulier), où s’entendent les blagues lourdes et les calembours de droite, est malheureusement menacé par un phénomène sociétal récent : la gentrification genrée. Selon un habitué, le danger s’approche :

« Attention, le dimanche matin les bobos qui vont aux Halles commencent à venir. Et il y a de plus en plus de femmes. »

Que ce journal local se fasse le relais de propos sexistes n’est pas une nouveauté. Les journalistes de la Nouvelle République ont malheureusement une certaine habitude des dérapages sexistes. Ce qui est plus inquiétant est que cet article émane d’une journaliste qui ne remet nullement en question le sexisme des propos qu’elle rapporte. Elle appuie même les propos des habitués en concluant son article par un « On ne s’en lasse pas ! ».

Certains et certaines se lassent cependant de lire et entendre de tels propos. Ce sont les mêmes que vous ne verrez sans doute jamais dans ce café des Halles.