C’est à l’occasion de la présentation du rapport sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, assurée par l’adjointe Catherine Reynaud, que l’opposition s’est lancée dans une succession d’interventions contre l’emploi de l’écriture inclusive par la nouvelle équipe municipale. Parmi les diverses interventions des conseillers et conseillères mobilisées par ce combat d’arrière-garde, c’est Olivier Lebreton, conseiller Les Républicains et membre du groupe « Tours nous rassemble » , qui s’est particulièrement distingué, en reprenant mots pour mots une chronique du polémiste Raphaël Enthoven.
Un montage vidéo [1] réalisé par le groupe Action Féministe Tours montre que Lebreton se livre à un plagiat éhonté de la chronique d’Enthoven, qu’il essaye de se réapproprier, en prétendant notamment avoir relu le roman 1984 de George Orwell pour l’occasion.
Au-delà des arguments avancés dans cette chronique indigente, qui qualifie l’écriture inclusive de « négationnisme vertueux », d’autres critiques ont été avancées par les conseillers et conseillères d’opposition, toutes aussi peu fondées. Ainsi, Cécile Chevillard a évoqué les problèmes que pouvait poser le recours à l’écriture inclusive pour les personnes handicapées. Une position dénoncée par les membres du Réseau d’Études HandiFéministes (REHF), qui critiquent « la récupération du handicap pour justifier des positions anti écriture inclusive » [2].
De son côté, Benoist Pierre, conseiller d’opposition LREM, a cité une tribune publiée dans l’hebdomadaire Marianne, signé par une trentaine de linguistes, pour expliquer que l’écriture inclusive « [renforcerait] les fractures sociales ». Outre le fait qu’il ne se soit visiblement pas intéressé aux réactions à cette tribune [3], il est savoureux de voir un représentant d’un parti qui accentue les inégalités faire mine de se mobiliser pour « ceux qui n’ont pas accès à la culture, ceux qui sont dans une situation défavorisée ». En réalité, cela fait des années que de très nombreuses associations, syndicats et collectifs mobilisant les populations les plus précaires utilisent quotidiennement l’écriture inclusive, sous une forme ou une autre, sans que cela pose la moindre difficulté.