Victor DUPRE, dit "Totor", né (?) à (?) ; mort le (?) ; habitant à Tours, 20 rue du commerce (1909) ; militant anarchiste d’Indre-et-Loire.
En 1902 il fait paraitre un Appel aux Hommes conscients. L’année suivante, il participe à la création, avec Charles Bétesta, de la Ligue de Défense des Locataires de Tours, afin de contrer les « infamies commises journellement par les propriétaires ». Pour cela, il faut : empêcher l’expulsion du locataire en retard de paiement, lui procurer un gîte provisoire, mais aussi supprimer ou assainir tous les locaux malsains, fixer raisonnablement le prix des loyers minimes et un paiement du loyer après occupation et pas d’avance.
En 1904, il adhère à l’Association Internationale Antimilitariste (AIA) fondée à l’initiative de l’anarchiste Ferdinand Domela Nieuwenhuisce. A l’occasion d’une réunion tourangelle de cette association, il affirme que « les anarchistes combattent loyalement et à découvert tous les dogmes, quels qu’ils soient, religieux ou laïques. ».
L’année suivante, c’est la création de la SFIO. A cette occasion, Victor Dupré fait partie de ceux qui iront porter la contradiction dans les réunions socialistes :
La réunion a été calme (…) jusqu’à l’arrivée d’une quinzaine de membres du groupe libertaire de Tours qui ont pénétré dans la salle vers 10h, ayant à leur tête les anarchistes tourangeaux Mottard et Dupré (...). L’anarchiste Dupré de Tours [lit] un petit discours préparé à l’avance et qu’il déclare être une réfutation des théories socialistes (…). Cette lecture provoque de nouveau un grand tapage (…). Il ressort très nettement de cette réunion socialiste comme d’ailleurs des plusieurs autres réunions précédentes que toutes les fois que les socialistes se montrent, les anarchistes se dressent contre eux en adversaires énergiques et déterminés.
En 1906, il fait partie des quelques anarchistes qui écrivent dans le journal « L’ami du peuple ». On y trouve des articles contre le parlementarisme ou la charité, d’autres articles sur le rôle des libertaires et ce qu’ils sont. En septembre 1909, il participe aux manifestations en faveur de Francisco Ferrer [1].
Peu à peu nous ne trouvons plus trace de Dupré dans les archives. Il aura toujours plaidé pour un socialisme au plus proche de ce qu’il était originellement, quitte à flétrir celles et ceux qui ne respectaient pas cette histoire, comme en témoigne ce texte :
Vils exploiteurs du socialisme,
En mal de popularité,
Que faites-vous de l’unité
Contre l’odieux capitalisme ?
Vous-mêmes dressez vos embûches,
Et vous semblez tout étonnés
Lorsque vous ramassez les bûches !
A d’autres vous vous en prenez ?
Pauvres politiciens mort-nés !