Politique d’austérité dans les services publics : état des lieux en Indre-et-Loire

Dans un récent tract, l’union départementale CGT d’Indre-et-Loire passe en revue les conséquences des politiques d’austérité sur les services publics locaux. SNCF, Poste, maisons de retraite... Tous les secteurs sont affectés, et les effets se font sentir dans de nombreuses communes.

Dans ce tract, les syndicalistes dénoncent :

« les politiques d’austérité [qui ont] des effets dévastateurs pour les services publics, alors même qu’ils sont essentiels à la cohésion sociale, à l’aménagement du territoire, au bien-être de la population ».

Le tract pointe aussi du doigt « l’argument du numérique », utilisé notamment dans le cas de la SNCF et de la Poste :

« On nous présente [le numérique] comme solution à tout. Or, des récents rapports nous démontrer qu’entre 20 % et 30 % [de la population] en sont exclus, essentiellement les plus fragiles. Il faut s’opposer à la déshumanisation des services publics ».

Voici l’état des lieux réalisé par les syndicats CGT de la fonction publique.

SNCF : des voyageurs livrés à eux-mêmes

Après les fermetures des boutiques de Montbazon et Chambray, et la réduction des horaires de la gare de Tours, la direction de la SNCF annonce la fermeture de la boutique d’Auchan Tours Nord et des guichets de Saint-Pierre-des-Corps. Pour acheter un billet, il faudra utiliser Internet ou les bornes automatiques.

A cela s’ajoute la suppression de postes de contrôleurs sur plusieurs lignes de région (TER, Intercités) qui pose, une fois de plus, des problèmes d’accueil et surtout de sécurité et de sûreté à bord des trains. Imaginons : un voyageur monte dans le train sans avoir la possibilité de prendre un billet à la gare (guichet fermé), ne peut pas le prendre dans le train non plus (pas de contrôleur), tombe sur une brigade... Il n’aura plus qu’à payer l’amende.

Ce sont donc une cinquantaine d’emplois qui vont être supprimés.

La Poste n’est pas en reste

La Poste a annoncé, par voie de communiqué, une réorganisation de ses bureaux à Tours. Les bureaux de Tours Colbert, Rochepinard, Montjoyeux et Sainte-Radegonde vont fermer. On ne connaît pas encore la date précise. Celui de la rue Nationale pourrait à son tour être fermé.

Selon le directeur régional :

« En Indre-et-Loire, 99 % de la population a accès aux services de La Poste dans un rayon de 5 km ou à 20 minutes de voiture ».

Déjà, les bureaux de Poste ont été largement réaménagés et les usagers sont de plus en plus contraints à avoir des machines en face d’eux. La direction de La Poste affirme qu’il n’y a pas de disparition du service dans ces quartiers étant donné que l’activité courrier sera transférée au commerçant du coin. Or, ces commerçants n’auront pas la possibilité d’offrir le même service, notamment en ce qui concerne la Banque Postale. Les usagers devront se déplacer vers un autre bureau, qui pour certains sont difficiles d’accès en bus. De plus, dans certains de ces quartiers habite une population modeste qui va être un peu plus fragilisée.

Maisons de retraite, la coupe est pleine

Depuis la fin du mois de mai, des personnels des maisons de retraite de La Membrolle et Semblançay sont en grève. Ce mouvement n’est pas isolé et fait suite à de nombreux autres, que ce soit sur notre département ou ailleurs.

A chaque fois, c’est le manque de personnel qui est dénoncé, parce qu’il a des conséquences importantes sur le quotidien des personnes âgées. Les salariés y dénoncent « une maltraitance institutionnelle ». A chaque fois, les institutions de tutelle, Agence régionale de santé et conseil départemental se renvoient la balle. Et comme les caisses sont vides...

Hôpital public : les grandes manœuvres

Le ministère de la Santé, dirigé par Marisol Touraine, a une nouvelle fois « réformé » l’hôpital sans revenir sur les réformes précédentes, déjà néfastes. Les économies sont au cœur de cette « réforme » avec les Groupements hospitaliers de territoire (GHT). En Indre-et-Loire, Chinon, Loches, Sainte-Maure, Luynes, La Membrolle et le CHU de Tours sont regroupés dans un seul GHT.

Un exemple parmi d’autres : 150 suppressions de postes de secrétaires sont prévus au prétexte de modernisation, alors que pouvoir joindre un service pour prendre rendez-vous est déjà le parcours du combattant. Une nouvelle fois, les économies se font sur le dos des patients et du personnel.

Trésoreries : vers la désertification des campagnes

C’est la continuité dans les fermetures de trésoreries déjà engagées depuis plusieurs années. Après les suppressions de Richelieu, Azay-le-Rideau, Monbazon et Descartes, c’est l’annonce de celle de Bléré en janvier 2017, Luynes et Sainte-Maure en janvier 2018. C’est la désertification des campagnes qui est organisée.

Réforme territoriale : fin des services publics de proximité

Depuis des années, les régions et départements subissent des réductions drastiques de dotations. La mise en place des métropoles, communautés urbaines et regroupements de communautés de communes vont éloigner les usagers des services publics de proximité, et tout ça sans concertation avec les populations.

Les organisations syndicales CGT, FSU et Solidaires d’Indre-et-Loire, ainsi que divers collectifs, organisent un premier rendez-vous pour défendre le service public postal le 17 novembre à 10h30, devant la direction de la Poste, rue Flemming.