36 voix contre, 0 voix pour, 21 abstentions, 3 n’ayant pas pris part au vote. C’est le résultat du vote au sein du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) concernant la réforme de l’orientation mise en œuvre par le gouvernement. Une absence totale de soutien qui n’a pas empêché la publication de la « loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants » au Journal officiel quelques jours plus tard.
Le CSE est une instance consultative placée sous la présidence du ministre chargé de l’Éducation nationale. Il est composé de représentant des personnels, des usagers et des partenaires de l’État dans l’action éducative. Parmi tous ces représentants, aucun n’a jugé bon de voter en faveur de ce texte. Depuis sa présentation, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer l’instauration d’une sélection à l’entrée des universités, et un risque de renforcement des inégalités sociales dans le supérieur.
Le gouvernement n’avait pas attendu le vote de la loi pour mettre en place son nouveau système : les élèves des classes de Terminale avaient été invités à présenter leurs vœux d’orientation sur la plateforme Parcoursup dès le mois de janvier. Alors que la période d’inscription se terminait le 13 mars, on pouvait lire de nombreux témoignages désespérés de lycéen-nes sur les réseaux sociaux : bugs de la plateforme, incompréhension face aux demandes de réalisation de CV et lettres de motivation, découragement face au faible nombre de places proposées dans telle ou telle filière... Dans un communiqué daté du 8 mars, le syndicat SNESUP-FSU dénonçait une logique de « tri social » :
« Attendus dissuasifs, capacités d’accueil insuffisantes, calendrier au service de l’algorithme. Tout est fait pour écarter de l’enseignement supérieur les élèves socialement les plus fragiles. »
Une réunion d’information sur Parcoursup est organisée à Tours le 16 mars par une coordination de syndicats d’enseignant-es et d’étudiant-es.