Depuis quelques mois, le LaB’O héberge un « Laboratoire opérationnel de recherche sur l’intégration des données air-surface ». Dans l’article que La République du Centre a consacré au lancement de ce projet, on peut lire :
« Cette signature va permettre aux start-up intégrées au Pôle de développer leurs systèmes technologiques en étroite collaboration avec la base aérienne de Bricy. Et plus particulièrement avec les équipes des Forces spéciales. [...] Selon le Major général de l’Armée de l’Air, ce partenariat avec le Lab’O d’Orléans s’inscrit pleinement dans la démarche d’ouverture entreprise par l’armée dans le cadre de son programme Innovation Défense. »
Dans un autre article intitulé « L’armée débarque au Lab’O pour renforcer l’innovation numérique militaire », La République du Centre donne quelques détails supplémentaires sur le projet. Il s’agira de :
« développer des solutions pour améliorer la collecte, la gestion et la transmission de données sensibles diffusées par des objets de "troisième dimension" (drones, capteurs, objets connectés...) à partir d’environnements complexes (terrestres, aériens et maritimes). »
Étonnement, ce nouveau partenariat n’apparaît pas sur le site internet du LAB’O, qui insiste sur l’innovation, le partage et la convivialité, à grands renforts d’illustrations cartoonesques, plutôt que sur la participation de certaines entreprises hébergées aux conflits armés du futur.
Au moment où l’armée de l’Air concluait ce partenariat avec des entreprises orléanaises, on apprenait que Google allait collaborer avec l’armée américaine pour l’analyse des images filmées par des drones [1]. Depuis, une douzaine de salarié-es de l’entreprise californienne ont démissionné pour protester contre ce partenariat, et près de 4 000 autres ont signé une pétition demandant que Google se retire du projet et s’engage à ne développer aucune technologie guerrière [2]. Mais la French Tech Loire Valley ne s’encombre pas de ce genre de considérations morales.