25 août 1944 : massacre de Maillé, le silence et l’amer

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Le 25 août 1944, à Maillé, village du sud-Touraine, 124 habitants sont massacrés par des SS. Mais qui sont ces SS ? Pourquoi ces crimes ? Pourquoi un silence de 60 années va-t-il peser sur cet événement ? Au delà des faits, Maillé pose des questions universelles. Pourquoi au « devoir de mémoire » préférer « le devoir d’Histoire ».

Du devoir de mémoire au devoir d’Histoire

Au-delà des événements, ce qui interroge ici, c’est l’aspect universel de cette histoire. La façon dont elle n’a pas été, ou mal été racontée. Une histoire qui, pendant plus d’un demi siècle, n’a pas eu d’Histoire officielle. Comment les mémoires ont-elles tenté de combler les vides laissés par l’absence de certitudes ? Comme elles ont pu, parfois, tomber dans le fantasme. Comment expliquer l’inexplicable sans information ? Sans même un mobile clair pour ces crimes ? Ni le nom d’un vrai responsable ? Comment nommer l’innommable ? Et avant même de trouver des mots, comment reprendre une vie quand les vôtres ont été massacrés ?

Pour le détail des faits, je vous suggère d’écouter ce documentaire radio en quatre épisodes.
-* 2ème épisode : « Des mémoires et l’Histoire » : avec Serge Martin, rescapé du massacre.
-* 3ème et 4ème épisodes : « L’enquête policière de l’historien Sébastien Chevereau ».

Maillé : une banalité universelle

Ce n’est que dans les années 80 que j’entends vaguement parler d’une sorte d’Oradour [1] en Sud-Touraine. Pas très loin de Sainte-Maure et de Nouâtre. Un bled d’une exceptionnelle banalité comme il en existe des milliers en France et dans le monde. Théâtre de 124 meurtres ; hommes, femmes, enfants, bébés. Le drame du bourg de Maillé, c’est qu’il est traversé par la ligne de chemin de fer Paris-Bordeaux, un axe vital pour les troupes allemandes qui, en août 44, refluent vers l’Est. Une ligne régulièrement sabotée par la Résistance, souvent aux portes même de Maillé. Ce qui n’est pas du goût des habitants qui craignent des représailles. Ce qui plait encore moins à l’occupant.

Maillé, dans l’ombre d’Oradour

Faute d’information et de curiosité, je me suis longtemps contenté des rumeurs autour de Maillé. On vous dira que les auteurs n’étaient autre que les même criminels que ceux d’Oradour. Une légende tenace assure aussi que les assassins auraient procédé comme à Oradour, en enfermant des gens dans l’église incendiée. Oradour, Oradour... L’ombre d’Oradour plane toujours sur Maillé. Et dans cette ombre muette, pour combler le silence de questions sans réponses, certains fantasment et projettent des clichés de guerre, comme ces images tirées du film Le vieux fusil que me cite le descendant de l’une des victimes...

En soixante ans, des mémoires d’habitants vont aussi s’éroder, inventer et forger des souvenirs plus vrais que nature. Et qui pèsent autant que des souvenirs plus exacts. Certains, qui n’étaient à l’époque que de petits enfants, croient se souvenirs que ces SS étaient ivres, ou drogués, « Yeux exorbités, bavant une écume blanche, exécutant des danses de Sioux... » Agacé, le rescapé Serge Martin balaye ces affabulations :

« Les gens peuvent bien raconter ce qu’ils veulent. Mais ceux qui étaient assez près de ces soldats allemands pour les voir, soit disant, "écumer", ne sont plus là pour en parler... Quel dommage que les adultes de l’époque n’aient pas témoigné. Maintenant c’est trop tard pour les entendre... Quand au bout de soixante ans, on s’est enfin mis à en parler entre nous, on s’est rendu compte qu’on avait tous notre version de l’histoire de cette journée. On avait chacun la nôtre. »

Comment faire de l’Histoire avec ce dont on croit se souvenir et avec ce dont les autres croient se remémorer ? Devoir de mémoire ? La mémoire est émotionnelle, instable, vivante. Même les couleurs changent dans nos souvenirs. Préférons-lui le devoir d’Histoire. L’Histoire est une science humaine qui se fait froidement, avec des archives que l’on croise et qui établissent des faits.

Certains témoignages de l’époque sont pourtant précieux : l’un d’entre eux mentionne un détail : une vareuse de camouflage dont seuls les SS étaient équipés. Un détail que n’aurait pas pu inventer un paysan de 1944. Personne ne dit pourtant avoir vu d’insigne SS, mais c’est une faible lueur sur la piste de ces criminels dont on ignore qui ils sont. Et sous les ordres de qui ils agissaient, si ce n’est un vague sous-lieutenant dont a perdu la trace, puis qui est décédé.

La mémoire n’est pas l’Histoire

Maillé, perpétré par les assassins d’Oradour ? Faux. Le 25 août 1944, il y a belle lurette que les meurtriers d’Oradour — commis le 10 juin — sont partis sur le front de Normandie. Et contrairement à Oradour, à Maillé, 124 habitants n’ont pas été rassemblés dans l’église, mais essentiellement exécutés chez eux, maison par maison.

Qui ? Pourquoi ? Questions sans réponse... pendant 60 ans. Jusqu’à ce qu’une exposition sur le sujet ait lieu à Maillé. Et que des habitants qui gardaient cette expo deux par deux, se soient enfin mis à en en parler, entre eux, pour la première fois. Une association voit le jour. Les réalisations de deux documentaires filmés contribuent également à faire émerger ces mémoires englouties dans la vase d’un demi siècle de silence, de tristesse et d’oubli. Ponctué de soubresauts. D’humiliations ? Un élève qui avait un jour voulu faire en classe un exposé sur Maillé, s’est vu interdire le sujet par son enseignant qui n’avait pas entendu parler de l’événement, ce qui a beaucoup choqué les parents du gamin et sa famille.

Pourquoi 60 années de silence ?

Serge Martin est l’un des fondateurs et animateurs de la Maison du Souvenir de Maillé. Il a dix ans quand toute sa famille est sauvagement assassinée. L’une de ses sœurs âgée de six mois est exécutée d’une balle sous le menton. Son père reçoit une balle explosive dans le ventre. Sa mère et son autre sœur sont massacrées à la grenade. Son frère est fusillé. Au moment des crimes, Serge est en vacances chez ses grands-parents, à quelques kilomètres de là. Il tente d’expliquer les multiples raisons de ces 60 années de silence. « Quand j’ai appris ce qui était arrivé à ma famille, je n’ai pas voulu en parler pendant plusieurs jours. » Ne pas le nommer pour faire en sorte que l’événement n’ait pas eu lieu ? Pendant toute une vie ?

Traumatisme inimaginable. Comment mettre des mots là dessus et même vouloir y penser ? Autre exemple, combien de temps a-t-il fallu à nombre de déportés pour raconter ? Serge ajoute :

« Aujourd’hui on a des cellules psychologiques à la moindre occasion. Mais nous, on n’avait rien. On s’est reconstruits tout seuls. Certains s’en sont moins "bien sortis" que d’autres. Moi, il me restait mes grands-parents et un oncle. Mais des jeunes se sont retrouvés complètement seuls, sans aucun soutien. Moi j’ai pu continuer ma scolarité. J’en connais qui ont dû tout de suite se mettre à travailler, sans pouvoir faire d’études. »

Le silence de l’amer

C’est aussi une génération qui ne parle pas beaucoup. Qui plus est dans le monde paysan, un univers particulièrement taiseux. Serge confirme : « Même entre gamins, camarades d’école, villageois, on ne parlait jamais de l’événement entre nous. Jamais. Tous les 25 août, on faisait la commémoration, mais on n’en parlait pas. On parlait d’avant, d’après, mais jamais de ce jour là. » Car il y a la douleur et la pudeur de ceux qui restent : orphelins, veufs et veuves... Voilà des fondations possibles pour soixante années de mutisme.

Peut-être aussi que la répartition des maigres aides reçues par certains habitants susciteront des jalousies chez d’autres habitants ? À Maillé, comme ailleurs, on avait déjà ses querelles de clocher avant le drame, alors après, pensez donc... Une raison de plus pour ne pas en parler, ne pas réveiller un sujet qui fâche ?

À noter aussi ce monsieur qui n’habite plus Maillé, et à qui la grand-mère (certainement plus favorable au Maréchal qu’au Général) avait parlé de « ces gens qui faisaient sauter les voies et qui ont ainsi attiré la mort sur Maillé. Des espèces de bandits venus de l’Est, probablement des Ukrainiens, pas vraiment de la résistance, mais qui cherchaient des problèmes aux Allemands et qui semaient la pagaille dans la campagne. » C’est stupéfiant, mais 70 ans plus tard, l’affiche rouge [2] et autres propagandes collabos et nazies ont laissé des traces jusque dans des mémoires d’aujourd’hui. Restent aussi de vagues rancœurs plus étayées contre ces « résistants de la dernière heure qui ont attiré le malheur sur nous en "se faisant un boche dans le dos", souvent pour se racheter d’un comportement pas toujours glorieux sous l’occup’ » confie discrètement un autre, peut-être plus lucide. Au-delà des légendes officielles, de bien étranges événements ont en effet eu lieu au cours de ce fol été 44 [3].

Un habitant de Maillé dans les ruines du village.

Un massacre commis le jour de la libération de Paris

Contrairement à Oradour, où presque toute la population a été assassinée, Maillé, qui compte alors près de 500 habitants, n’est « que » partiellement détruit après le passage des assassins. Les trois quarts des habitants survivants reconstruisent et y poursuivent leurs vies, comme ils peuvent. Maillé ne se fige, ni en un sanctuaire, ni en un musée, mais redevient une paisible et anonyme bourgade. A part des rues plus larges, des maisons reconstruites et une balle fichée dans l’escalier du café, il ne reste aucun indice du drame, si ce n’est l’impressionnant monument du cimetière, alignant 124 noms et âges. Certains ne dépassant pas quelques mois. Le monument de la Place du village est lui presque camouflé. C’est une dalle quasiment au ras du sol, comme si on avait voulu ne pas la voir. Ou qu’on ne la voit pas ?

Le monument commémoratif du cimetière de Maillé. Plus visible que la discrète plaque de la place du village.

Élément important : le massacre de Maillé a lieu le même jour que la libération de Paris, dont les commémorations éclipsent Maillé depuis 70 ans. Quand, au cours des 70 années écoulées, il est advenu qu’un Tourangeau soit ministre, le 25 août, il allait à Paris, pas à Maillé. Et quand il n’y a pas de ministre, il n’y a pas de préfet. Donc pas de journalistes, donc pas de mémoire. Et dans La Nouvelle République, l’espace dédié à Maillé s’amenuise d’année en année, au fil des décennies. Comme peau d’un énorme chagrin, silencieux et pudique. Jusqu’à ce que le président Sarkozy ne vienne à Maillé en 2008.

Restent enfin les mêmes lancinantes questions : qui étaient ces soldats allemands ? Qui les commandait ? Que sont-ils devenus ? Comment raconter cette histoire si l’on n’en connait pas les protagonistes ?

Ces questions, le jeune historien Sébastien Chevereau va amplement contribuer à y répondre, après une longue enquête historique et policière. Avec d’autres historiens, des policiers et magistrats allemands, Sébastien Chevereau va découvrir que les criminels appartiennent à un bataillon de réserve de la 17e division SS Von Berlichingen, alors basé à Châtellerault. Certains de ses soldats n’avaient peut-être que 17 voire 16 ans. Je vous conseille l’entretien de deux heures dans lequel le chercheur raconte sa passionnante enquête.

Maillé en Irak, en Syrie, au Rwanda, en Tchétchénie...

En écoutant le documentaire radio, vous apprendrez comment petit à petit, le massacre de Maillé est miraculeusement sorti de soixante années d’oubli. Jusqu’à donner lieu à la création de la Maison du Souvenir. À la fin de l’exposition permanente, Sébastien Chevereau a voulu une feuille volante portant la liste des innombrables pays où sévit la guerre. « Une feuille volante parce que la liste change et s’allonge tout le temps », explique l’historien. Loin de se recroqueviller sur SON massacre, SON histoire, SA mémoire, Maillé est un village martyr du monde.

À la Maison du Souvenir, Serge Martin accueille tant qu’il le peut le public et les jeunes. Ému, il raconte une anecdote comme il en a des dizaines :

« Ce qui me marque le plus, ce sont ces jeunes qui viennent de l’étranger. On a eu ici un jeune Ruandais dont les grands-parents ont été massacrés au génocide. Il était là avec sa classe de 3ème. Quand il m’a entendu parler, il a aussi parlé, m’a posé des questions, il ne m’a pas lâché, on a parlé tout les deux. Ses profs et les autres élèves étaient complètement abasourdis car il n’en avait jamais parlé à personne ! Même à ses copains de classe. Et là, il a donné une bonne leçon aussi, parce que, comme ils disent maintenant les jeunes, il y a un élève qui lui a dit "Moi j’aurais la haine". Et le Ruandais a répondu "Si on pardonne pas, on cultive la haine"... Mouais... Je me souviens particulièrement d’un petit Tchétchène aussi... »

Mais pour être tout à fait complète, ne manquerait-t-il pas à la Maison du Souvenir une pièce où l’on rappellerait que les armées du IIIème Reich ont aussi perpétré des milliers de Maillés à l’Est, en Italie, Grèce, Yougoslavie... ?

Sans se jeter de cendres au visage, ne faudrait-il pas aussi honnêtement se souvenir qu’à l’occasion, les peuples victimes peuvent aussi parfois se transformer en bourreaux ? Ce n’est certes pas la vocation de la Maison du Souvenir, mais en quel lieu dit-on que durant la guerre d’Algérie, les massacres, exécutions sommaires, viols systématiques et villages rasés au napalm n’ont pas été perpétrés par des soldats portant l’uniforme SS ? Et où est-il ce Musée des Massacres commis au nom de la France à Madagascar ou en Indochine ?

Que dire encore des sanglantes dictatures que Paris a soutenues pendant des décennies, notamment dans le cadre de la Françafrique ? L’Histoire de Maillé nous invite pourtant à faire communiquer ces mémoires et Histoires universelles. Pas à les cantonner dans les tranchées des communautarismes et des clochers bien gardés. Le Maillé de France doit nous éclairer sur les Maillés d’Afrique et d’ailleurs.

Et en aucun cas Maillé ne devrait non plus être instrumentalisé pour nous faire aveuglément gober la propagande pro-Union Européenne qui nous ordonne de nous soumettre sans broncher au diktat du capitalisme, notamment allemand. « Si jamais on ne fait pas l’Europe, il y aura d’autres Maillés » semble-t-on nous seriner à longueur de commémorations de guerres mondiales. Tu parles... C’est parce qu’il y a la paix, qu’il y a l’Europe. Pas le contraire.

Ne pas laisser le souvenir de Maillé contribuer à la propagande de l’Europe et des patrons

Au-delà de vaines et vagues incantations pour la paix, il faut nous souvenir des vrais causes des guerres. Ces guerres qui font toujours le bonheur des marchands de canon et autres profiteurs capitalistes. Ceux-là même qui préfèrent amener des peuples à s’entretuer, plutôt que de laisser des gens lutter chez eux pour améliorer leurs propres conditions de vie. Il y aurait-il eu un Maillé si une partie du patronat des années 30 n’avait pas souhaité « Plutôt Hitler que le Front Populaire » ? Garder aussi en mémoire — parce que c’est ce que nous enseigne l’Histoire — qu’outre le vol de richesses, la guerre permet aussi à quelques-uns de faire baisser les salaires et de museler toute critique.

« La guerre, c’est un massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent, mais ne se massacrent pas. »
Paul Valéry

« Faut plus laisser monter ces extrémistes comme Hitler était. Ces fanatiques-là, faut pas laisser ces gens-là s’installer. C’est ça ce qu’il faut dire. C’est ça qu’il faut faire comprendre aux jeunes. Mais sans parler avec de la haine. Je ne parle jamais de haine. »
Serge Martin

Jibédé.

P.-S.

Bibliographie sur le drame de Maillé

Ouvrages édités :
AMOUROUX (Henri), La grande histoire des Français après l’occupation, Les règlements de comptes, septembre 1944-janvier 1945, Robert Laffon, Paris, 1991.
BAILLARGEAT (Jean), Maillé : j’avais 5 ans, A. Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2009.
CHAUVIN (Jean Dr), Maillé, 25 août 1944, une tragédie oubliée, 39/45 magazine (pp. 30-36)
CHEDOZEAU (Jean-Louis), Mira. il fera beau... demain, Anovi, Parçay-sur-Vienne, 2009.
CHEVEREAU (Sébastien), 25 août 1944, Maillé... : du crime à la mémoire, Anovi, DL, 2012.
CONFOLENT (Roger), Maillé, crime hitlérien, impr. de M. Baugé, 1948.
DELAHAYE (Frédéric), Le sort des populations civiles en temps de guerre : Maillé, un massacre oublié : pistes pédagogiques, historiques, civiques, SCÉRÉN-CRDP du Centre, Académie d’Orléans-Tours, Orléans, 2008.
LAGALUSSIERE (Paul de), 25 août 1944 Le Massacre de Maillé, Les Chemins de la mémoire
PAYON (abbé André), Maillé Martyr, réédition Maison du Souvenir, Maillé, 2007 (précédentes éditions en 1945, 1974 et 1993).

Catalogues :
De Santa Barbara à Maillé, le couple Hale, 1886-1958, catalogue d’exposition 3 novembre 2008-30 avril 2009, Maison du souvenir, Maillé, 2008.
En Touraine, je me souviens, catalogue d’exposition, Archives départementales d’Indre-et-Loire, Tours, 1994.
Maillé, village martyr en Touraine, catalogue d’exposition, Archives départementales d’Indre-et-Loire, Tours, 2000.

Films-documentaires et DVD :
GAUCHER (Marie-Françoise), Maillé, le massacre oublié, France 3 Paris Ile-de-France Centre, TGA production, 2004.
WEBER (Christophe), Maillé, un crime sans assassins, Sunset Presse pour France 2, 2011
MAISSE (Josiane), L’autre 25 Août, les deux Mémoires, 2004.

Notes

[1Oradour-sur-Glane est un village de Haute-Vienne dont la population a été massacrée par une division SS le 10 juin 1944.

[2L’affiche rouge est une affiche de propagande placardée par le régime de Vichy et l’occupant allemand pour dénoncer les actions de 23 résistants appartenant aux Francs-tireurs et partisans – Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) exécutés le 21 février 1944.

[3Avisez-vous par exemple d’évoquer le « maquis » Lecoz avec un vieil habitant de Loches, vous verrez bien... Comme m’a un jour confié mon copain Pat, authentique résistant FTP dans le Loir et Cher et l’un des fondateurs du Musée de la Résistance et de la Déportation de Blois : « J’ai décidé de ne pas demander la médaille de la Résistance en voyant ceux qui l’arboraient sans l’avoir méritée. Et c’est vrai qu’en Indre-et-Loire, l’Histoire de la Résistance n’est pas toujours très... "facile" à raconter » a t-il diplomatiquement ajouté. Bref... Il reste indéniable que le travail de sabotage des voies ferrées par la Résistance a eu une importance militaire essentielle pour la désorganisation, le retard et la panique du repli allemand.