Les dispositions prises par les autorités
La ville de Tours a décidé de fermer les musées et les bibliothèques de la ville, l’hôtel de ville et le grand théâtre. Elle compte « sensibiliser les commerçants tourangeaux sur les risques encourus en cas d’affrontements », d’après France Bleu Touraine, notamment pour la clientèle et les salariés de ces magasins.
« La ville laisse à chaque commerçants le soin d’étudier une fermeture le samedi après-midi, voire des dispositifs de protection des vitrines. »
Dans un communiqué, le maire de Tours, qui n’a jamais exprimé la moindre empathie pour les nombreuses victimes de la police, a demandé un renfort de flics et a tenté de faire paniquer les habitant-es en déclarant :
Je vous invite à la plus grande prudence en ce samedi 2 février après-midi. Les risques sont connus. Entre 3 000 à 8 000 manifestants sont attendus à Tours. Parmi eux nous savons que seront présents des individus malintentionnés.
Le Bal Renaissance qui devait avoir lieu à la salle des fêtes de l’Hôtel de Ville est reporté. Dommage pour les amateur-ices de volte et de gaillarde.
Le dispositif des forces de l’ordre
Depuis le début de la mobilisation des gilets jaunes, on a vu toutes sortes de flics participer à la répression. Au départ, il n’y avait que la BAC et les policiers de la CSI (Compagnie de sécurisation et d’intervention) ; des flics locaux, donc. Et puis, au fil des manifestations, on a vu apparaître des CRS et des gendarmes mobiles appelés en renfort.
Niveau matériel, on n’a pour l’instant vu ni canon à eau, ni grilles anti-émeutes, ni blindés de la gendarmerie. Niveau armement, les flics sont notamment dotés de LBD40, de grenades lacrymogènes, de grenades de désencerclement et de GLI-F4. L’une de ces grenades, lancée au milieu d’une foule calme lors de la manifestation du 1er décembre, a arraché la main d’un gilet jaune.
Lors de l’acte XI, des flics ont procédé à des fouilles et des confiscations de matériel de protection ou de soin, notamment sur des « street medics ». Des flics de la BAC sont présents au sein des cortèges, pour filmer ou interpeller. À noter : le directeur départemental de la sécurité publique supporte mal les gaz lacrymogènes dont il arrose les manifestant-es, et la préfète assure un « live tweet » des manifestations dans une grammaire approximative. La préfète a d’ailleurs pris un nouvel arrêté interdisant « la vente, le transport et l’utilisation de produits chimiques, inflammables ou explosif » du vendredi 1er février au lundi 4 février.
Vidéosurveillance
Le centre-ville de Tours est largement équipé de caméras de vidéosurveillance. Les caméras de la ville sont blanches, celle du réseau de transport sont noires. Une carte (non-exhaustive) est accessible en cliquant sur ce lien.
Les points de tension
Les affrontements entre policiers et manifestants se sont jusque-là concentrés dans un périmètre assez restreint. Globalement, tout s’est joué entre le début du boulevard Béranger, la place Jean Jaurès, le début du boulevard Heurteloup, la rue de Bordeaux et le haut de l’avenue de Grammont (même si quelques affrontements ont pu avoir lieu rue Nationale ou devant la préfecture). Ces dernières semaines, la rue Marceau, dans laquelle se trouve le commissariat central, a été l’un des points de cristallisation, les flics barrant la rue pour empêcher les manifestant-es d’y accéder.
Attention, lors de l’une des manifestations, alors que les flics repoussaient la foule vers le sud de l’avenue de Grammont, une autre unité est allée se positionner place de la Liberté afin de prendre les dernièr-es manifestant-es à revers.
Pour le reste, les habituels conseils en manif valent toujours : éviter de venir seul-e, avoir le nom d’un-e avocat-e en cas d’interpellation, rester attentif aux mouvements de la police et de la foule, etc.
Illustration : Acte XI à Paris, collectif LaMeute.