En surfant sur la vague islamophobe qui a suivi ce que l’on nommera simplement "l’attentat sur Charlie Hebdo" (car ce n’est pas le sujet), Eric Ciotti (UMP) propose d’interdire le "voile islamique" au sein des universités.
Une mesure déjà active dans les collèges et lycées
Au nom de la laïcité, les signes religieux dit "ostentatoires" sont interdits dans les collèges et dans les lycées. Dans les faits, seuls les musulmanEs sont touchées par cette mesure, en effet, les pendentifs type croix de Jésus ou main de Fatma ne sont pas jugés comme ostentatoires.
Une mesure d’une hypocrisie sans nom, quand en même temps, l’État tolère les établissements privés religieux et paye même les professeurs. Ces établissements permettent d’entretenir une forte ségrégation sociale et religieuse, (beaucoup de ces établissements sont chrétiens, il existe des établissements juifs et musulmans aussi), en effet, pour en exclure les pauvres, on fait payer des tarifs exorbitants, de manière à créer des écoles d’élites (ceux qui ont un faible niveau scolaire se verront payer des cours privés par papa-maman). Ces établissements proposent souvent des cours religieux et entretiennent une idéologie réactionnaire, comme nous avons pu le constater lors du mouvement de la "manif pour tous" (contre les homosexuels).
A partir de là, comment peut-on vouloir interdire le hijab des écoles publiques alors que l’on tolère des établissements religieux ? Où est la logique ?
Les jeunes femmes, qui souhaitent porter le voile risquent de développer un sentiment légitime d’exclusion, d’injustice et donc un rejet vis à vis de l’éducation et de l’État en général, les populations musulmanes en France représentant déjà une part importante de la population précaire. L’État en a rajouté une couche avec des lois prétendument laïques.
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Illustration : Marc Gélinas