Soeur Marie-Guyonne, mais que vous est-il arrivé ? Élevée dans la tradition, religieuse de la communauté du Sacré-Cœur, ancienne supérieure du couvent de la Trinité-des-Monts à Rome, avec bientôt 65 ans de vœux religieux dans le tabernacle, introduite chevalière de la légion d’honneur en 2002, promue au grade d’officier en 2015 la patrie reconnaissante, attachée à la formation des jeunes, et après un passage à la tête de l’Institution Marmoutier à Tours, la Révérende Mère Hervé du Penhoat (Marie-Guyonne, Jeanne pour les intimes de la sacristie) avait tout pour entrer au paradis. Hélas, Dieu la tripote, rien n’est moins sûr désormais.
En effet, la voilà mêlée à un odieux scandale dont les voix impénétrables commencent à se répandre dans les ténèbres médiatiques au sujet de la mise en essai d’un patch transdermique censé soigner des troubles du sommeil, comme aussi les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson et encore toute une série de maux… L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé le 20 septembre l’interdiction immédiate de cette expérimentation.
Dans une abbaye poitevine (et pas la moins célèbre), des études cliniques étaient menées en toute illégalité et clandestinité par la fondation « Joséfa », dirigée par une tripotée de professeurs en médecine (dont les professeurs Fourtillan et Joyeux), de curetons de tout poil, et dans laquelle soeur Marie-Guyonne est… conseillère spirituelle. Amen.
Essais cliniques illégaux, secret imposé, procédés faussement innovants, mélange entre approche religieuse et scientifique, escroquerie financière, et sans doute aussi abus de faiblesse… les indices se multiplient et vont tous dans le même sens.
Depuis novembre 2018, la Miviludes qui surveille les dérives sectaires engrange les signalements qui attestent les pratiques opaques de la bande de soi-disant soignants de la calotte, bien conseillés par le latin des curés de la sœur Marie-Guyonne. Assurément des conseils qui ne manquent pas de spiritualité...
Enfin soigner… plutôt faire croire à la descente l’Esprit saint sur des patients soulagés au passage de quelques milliers d’euros, pour se voir administrer une révolution médicale présentée comme une « découverte » « voulue par Dieu » (himself), « révélée » un beau jour de 1994 à Fourtillan, et — tenez vous bien — qu’il faudrait bien reconnaitre un jour comme preuve même de l’existence de Dieu… Rien de moins, de quoi faire frémir sous les soutanes.
Pire encore : cela laisse la ministre de la santé, Agnès Buzyn (interrogée sur France Inter), « effondrée, horrifiée ». Décidément sœur Marie-Guyonne, vos conseils spirituels, ça va trop loin.
Illustration : archives départementales d’Indre-et-Loire, carte postale, 10Fi261-1458.