Le rotofil #2 - 9 février 2017

Pour nos élus, journaleux ou patrons locaux, il n’y a pas de petites mesquineries : l’hypocrisie est un art de vivre. Alors on a décidé de passer l’actualité locale au rotofil.

Gageure politique

Deux semaines sans démission au sein du conseil municipal de Tours. Rassurons-nous, la saison n’est pas terminée.

La morale dans le Fillon

« Qui n’a pas ses petites gamelles en politique ? » s’agace dans la NR le centriste Pierre Louault, à propos des casseroles de François Fillon. Les élus passent à table.

Sécurité en milieu scolaire

La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la gendarmerie vont intervenir à l’Université de Tours. Les premiers, sur la sécurité informatique et les seconds sur les métiers afférents au port du képi. Gageons que l’état d’urgence et la surveillance généralisée ne seront pas trop discutés. D’ailleurs, avec son Environnement Numérique de Travail (ENT), la fac dispose déjà de bons outils de flicage. Pour votre sécurité, ni les dates ni les salles des interventions ne vous seront communiquées ici.

Le train-train du numérique

Titre de la NR : « Le numérique s’épanouit en Touraine ». Une information qui fera plaisir aux usagers qui ne pourront plus acheter de billets de trains aux guichets de la gare de Saint-Pierre-des-Corps, supprimés sous prétexte que « l’utilisation des smartphones et d’internet rend inutile la présence humaine ». La SNCF envisagerait d’ailleurs de supprimer les voyageurs pour réaliser des économies.

Au pain sec et à l’eau

Le juge d’instruction chargé du dossier Bygmalion a décidé de renvoyer Philippe Briand et quelques-uns de ses copains en correctionnelle, pour avoir planqué une partie des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. Déclaration du président de l’agglomération dans La NR (07/02) : « Quand je pense que durant cette campagne, on ne m’a même pas payé un coup à boire, ni un sandwich ». Le buffet aurait été dévalisé par Pénélope Fillon, qui cumulait 14 postes à temps plein dans l’équipe de campagne.

C’est la classe

« Année exceptionnelle » pour le Directeur académique de l’Education nationale, François Boulay, qui se réjouit de la dotation de 52 postes d’enseignants supplémentaires pour le primaire en l’Indre et Loire. 22 de ces postes seraient réservés à des fonctions de remplacement, preuve, s’il le fallait, que celles-ci n’étaient pas vraiment assurées pour l’instant. Combler péniblement les trous, voilà qui est effectivement exceptionnel.

Vérité alternative

A l’occasion du conseil municipal du 6 février, le maire a évoqué la situation du foyer Albert Thomas, assurant que les 36 résidents y étaient toujours. Raté, ils ne sont plus qu’une vingtaine. A un mois de la présentation du budget 2017, et vu ses lacunes en calcul, il aurait peut-être pas dû laisser partir son adjointe aux Finances.

Santé irradieuse

La centrale de Chinon a produit, en 2016, 6 % de la production nucléaire française. Le directeur parle même d’une « dynamique de progrès confirmée ». A l’heure de la COP21 et autres, c’est encourageant. Les salariés, qui ont appris qu’EDF allait supprimer 5 900 postes en France pendant les quatre prochaines années, doivent être contents de savoir que tout va bien.

C’est pas moi, c’est les autres

Selon Serge Babary, France Business School — qui s’est plantée lamentablement — a surtout été car victime du « conservatisme des classes préparatoires et de leurs enseignants » qui ont dénigré la politique de recrutement de l’école. Rien à voir avec les choix de Serge Babary, alors président de la CCI, qui a participé à intégrer l’école de commerce de Tours dans un regroupement foireux. Les futures promotions d’étudiants pourront quand même trouver dans cette histoire un cas pratique pour apprendre à supprimer des postes.

Un grand classique

Selon 37degres-mag.fr, au soir du second tour des primaires du PS, Nicolas Gautreau, tête de gondole du clan Valls en Indre-et-Loire , déclarait vouloir assurer ses fonctions techniques à la fédération (locale), puis « après, la suite, je verrai ». Et de constater que « Le PS rentre dans une période baroque… ». C’est ce qui s’appelle perdre avec style.