Fraîchement réélu à la mairie d’Orléans, Serge Grouard a annoncé la création d’une délégation chargée de lutter contre l’immigration clandestine. Conformément à ce qu’il avait annoncé dans son programme, le « Champion des arrêtés municipaux à caractère répressif » [1] entend palier au « laxisme » de l’État :
Serge Grouard est donc bien conscient que le sujet relève théoriquement des compétences de l’État mais on comprend aisément ses craintes (ou son zèle ?) au vu du récent départ de Manuel Valls du Ministère de l’Intérieur vers Matignon... Olivier Geffroy, adjoint à la sécurité, sera chargé de mettre en œuvre les « leviers » locaux. On imagine aisément qu’il s’agira de faire pression sur la préfecture pour « contrôler » la délivrance des cartes de résidents de plus de 10 ans et les demandes de regroupement familiales et, pour ce qui concerne directement la mairie, de limiter la délivrance des attestations d’accueil aux étrangers. Notons d’ailleurs que l’équipe sortante se félicite de la drastique diminution de ces dernières au cours de son mandat précédent (74% !).
En outre, M. Geffroy espère mettre en application prochainement le projet de « l’alertphone », un dispositif ingénieux imaginé par M. Le Maire afin de « signaler les incivilités en temps réel ». Combiné aux questions relatives à l’immigration, l’alertphone pourra vite devenir une application réaliste de type « GPSS » tel que l’avait imaginée l’argentin Peter Capusotto (cliquer sur l’image pour voir la vidéo) [2] :
On devine déjà l’enthousiasme que ne manquera pas de susciter ce genre de mesures « sécuritaires » auprès de Serge Babary, qui a déjà promis de donner une nouvelle orientation politique à la police municipale à Tours, notamment pour lutter contre les « vagabonds » et les « mendiants », ainsi que de doubler le nombre de caméras de vidéosurveillance (avec l’objectif affiché de faire aussi bien qu’Orléans sur le sujet). Durant la campagne municipale, certains ont habilement observé que Serge Babary nourrissait un certain complexe au vue des prouesses de son collègue Orléanais.
Orléans, « Ville d’Art et d’Histoire », célèbre aujourd’hui encore « son » héroïne qui a libéré la ville des Anglais pendant la guerre de Cent Ans :
« Reconnue à travers tous les pays et toutes les populations, Jeanne d’Arc est le symbole non seulement français de la liberté, de la combativité et de la bravoure, mais elle est aussi une icône mondialement connue, représentant l’idéal du courage sous toutes ses formes (...). »
Extrait du site de l’Office de Tourisme d’Orléans
Sans doute Serge Grouard espère-t-il, comme Jeanne d’Arc, être loué par ses cocardiers électeurs dans quelques décennies pour avoir « rendu Orléans aux Orléanais ».
