Le haut de la Rue Nationale aux couleurs des opposant-e-s à la loi Travail

« Nous avons décidé de nous réapproprier la palissade de chantier du haut de la rue Nationale et de la revendiquer comme support d’expression politique, artistique et ludique. » indiquaient les opposant-es à la loi Travail qui appellaient à se rassembler ce samedi 11 à 11h11 : reportage photos...

La problématique est quasiment aussi ancienne que l’envahissement publicitaire de nos vi(ll)es : les moyens d’expression libre régressent sans fin. Ce qui a donné à l’orée de ce millénaire une campagne de lutte lancée par le Collectif Lyonnais Affichage Libre et repérable par un logotype devenu d’autant plus générique qu’il reprenait une célèbre phrase de Jean Cocteau :

D’ailleurs le tract d’appel indiquait dans son premier paragraphe : « Les écrits dans l’espace public sont une forme d’expression que l’on oublie souvent. Pourtant la publicité est partout. Elle a le droit de nous inciter à transformer les corps, la nature, les idées... en marchandises à consommer. »


C’est pourquoi la très large zone de libre expression s’est doublé d’une zone de gratuité et prix libre, ainsi que d’un potager collectif :


Les travaux pratiques ont donné lieu à plus d’une quinzaine de mètres d’expression libre dont de nombreux slogans. Morceaux choisis, à commencer par les « objets du crime » :



En naviguant sur le site du mouvement à Tours, nous sommes tombés sur un compte-rendu de cette fameuse journée, le voici :

C’est quand même une histoire amusante quand on y pense. Vers 11h15, des grandes bandes de papiers sont posées sur la palissade. On peut donc légalement écrire dessus. Mais voila qu’au bout de 30 minutes, une première personne déborde sur la palissade (oups !). Mais ce qui suit est encore mieux, les passants en font tous de même. S’arrêtant les uns après les autres, tout au long de la journée, ils écrivent tous leurs idées et leurs pensées sur la palissade. Mais la légalité dans tout ça ? Et bien la légalité on s’en fout, car tout le monde a apporté sa pierre à l’édifice que fut ce mur d’expression, allant de la grand mère qui rappelait les combat du passé, aux enfants qui apprenaient à former leurs premières lettres sur la palissade, en passant par les touristes qui laissèrent une trace de leur passage. Et le plus drôle c’est que toutes et tous ont écrit naturellement sur cette palissade, sans se soucier de la loi ou du droit, comme si cette la palissade était la leur. La volonté d’expression des passants de la rue fut Nationale fut tellement forte, que la palissade se trouvant de l’autre côté de la place fut elle aussi prise d’assaut par des écrivains du samedi, bien qu’il ne fut jamais prévu qu’une visite soit rendu à cette seconde palissade. Bien sûr, cette journée d’écriture ne fut pas sans autres animations. Une zone de gratuité, où chacun pour donner/ ou prendre gratuitement, un espace de restauration à prix libre, une boite à idée avec crieur public (peu attractif mais mettons cela sur le compte de la pluie), et puis des gens jouant de la musique, et faisant du jonglage, puis un magnifique potager collectif, décorer de carton avec des slogans, et une magnifique démonstration d’un tag végétal sur la palissage au niveau du potager. Dernier point amusant, si tout ceci était illégal, mais que faisait donc la police ? Et bien à part arracher le mur de tags en cellophane tendu entre des poteaux, elle ne pu que laisser faire l’expression du peuple.
A 19h, malgré l’amusement et la convivialité qui régnaient rue Nationale, à la palissade de la place Anatole France, il fallut tout de même ranger et partir car un autre événement suivait celui-ci : une nouvelle nuit debout à Tours, place Jean Jaurès.

À quand la prochaine ?