Gymnase, continuité du service public d’accueil au centre Albert Thomas, ou réquisition de locaux vacants et immédiatement habitables ?
La Préfecture privilégie la première de ces solutions et tente d’accréditer que cette mise à l’abri par grand froid serait la seule réalisable. Or c’est la plus mauvaise. La moins digne quant à l’hygiène et l’intimité dont chacun a besoin. La moins conforme à la mission d’accompagnement confiée aux salariés de ce Foyer, dont le licenciement a été annoncé alors que leur contrat doit juridiquement se poursuivre avec la nouvelle association qui répondra à l’appel d’offre lancé.
Dans l’attente de la réponse à cet appel d’offre, aucune raison sérieuse ne s’oppose au maintien des résidents et du personnel. D’autant plus que les murs du Foyer n’appartiennent pas à un bailleur privé mais à la Ville de Tours. Aucune raison valable n’est de nature non plus à repousser la solution de réquisitionner des locaux vacants et immédiatement habitables qui sont actuellement recensés. Le critère de l’urgence étant rempli, il ne reste plus à la Préfecture qu’à user de son pouvoir de réquisition pour assurer non seulement la transition nécessaire, mais aussi la continuité d’un service public essentiel, dans les conditions de dignité exigées par la loi.
Nous citoyens, ces « chers compatriotes » comme on nous appelle en cette période électorale, posons les questions suivantes : l’état de cessation des paiements relevait-il d’erreurs de l’Association 1901 à but non lucratif qui gérait le Foyer destiné aux sans-abri ? Ou de l’insuffisance des moyens financiers alloués par l’État ? Autrement dit, pourquoi les comptes de cette Association se sont-ils trouvés dans le rouge ?
Les anciens responsables associatifs du Centre ont avancé un certain nombre de raisons. En premier, l’agression dont a été victime le personnel en septembre 2016, qui a nécessité l’intervention de la police et engendré des « dépenses imprévues », à savoir « une caméra de vidéo-surveillance et le recours à des agences de surveillance privés la nuit ». Comment se fait-il qu’une association 1901 ait dû supporter des dépenses de sûreté incombant exclusivement à l’État ? Quant aux autres dépenses invoquées, « aux prud’hommes » (?), les salariés de l’association s’en sont dits « surpris », la masse salariale étant « en baisse ».
Comme il s’agit de l’emploi de fonds publics pour assurer une mission de service public, nous restons dans l’attente de la réponse des pouvoirs publics à nos questions citoyennes. Nous leur demandons également de bien vouloir nous faire connaître les moyens alloués à la nouvelle association qu’ils chargeront de cette mission d’aide aux plus précaires d’entre nous.