En 2012, les courses ne sont qu’une animation annexe de l’American Tours Festival. Afin de développer cette activité, la construction d’un virage relevé [1] est effectuée en 2013 pour une coût final de 380 000 €. Les simples courses sur parking sont alors homologuées Nascar. Le potentiel de rayonnement international de la discipline de sport automobile la plus populaire aux États Unis est repris à l’envi par la presse locale.
Afin de profiter du rayonnement du seul circuit ovale avec double virages relevés d’Europe , les travaux du second virage ont lieu en 2014 pour un montant de 480 000 €. La contestation est menée par des associations : Vélorution, Roulement à Bill et Aquavit notamment. Le débat anime la morne campagne pour les élections municipales avec des arrêts de chantier et les menaces de pénalités plus importantes que le coût des travaux, classique indémodable des grands travaux inutiles. Europe Écologie Les Verts négocie l’abandon du projet contre son ralliement à Jean Germain pour le second tour de l’élection municipale.
La chute de la maison Germain rend caduque cet accord et les travaux sont achevés. Malgré une faible fréquentation de l’édition 2014, la presse locale trouvera à s’émerveiller d’une première mondiale : une course sous la pluie [2] !
L’édition 2015 accueillera entre 4 000 et 5 000 spectateurs, bien loin des 20 000 des courses concurrentes de Brescia (Italie), Valence (Espagne) et Brands Hatch (Allemagne). Mais l’essentiel est que « Les Américains sont bluffés », selon La Nouvelle République, se basant sur l’avis positif d’un VRP des courses Nascar pour conclure à l’admiration de tout un continent. Le caractère déficitaire de l’édition ne sera rendu public qu’en juillet 2016 par l’élu d’opposition Emmanuel Denis.
Découplée de l’American Tours Festival, l’édition 2016 fait pâle figure avec ses 3 000 spectateurs [3]. A tel point que l’édition 2017 n’aura pas lieu.
En 2017, les révolutions de palais rebattent les cartes. En effet, suite à la planque au Sénat du 100% maire Serge Babary, à la prise de pouvoir de l’ancien adjoint au rayonnement Christophe Bouchet, qui considérait le Nascar comme ringard, et au départ, avec une indemnité de 950 000 €, du motomaniaque Denis Schwok du directoire de Tours Évènements, la pérennité du Tours Speedway semble compromise.
Finalement, après une fréquentation de l’édition 2018 que la prudente Nouvelle République qualifie de modérée, le contrat courant initialement jusqu’en 2019 a été renégocié pour éviter de prolonger la lente agonie d’une manifestation coûteuse qui n’aura pas réussi à trouver son public.
Du point de vue financier, malgré le peu de chiffres disponibles, on peut estimer la fréquentations des courses Nascar entre 10 000 et 12 000 personnes pour les trois années de courses indépendantes de l’American Tours Festival [4]. En ajoutant au coût des virages la subvention annuelle de 100 000 € versée par Tours à Tours Évènements, on aboutit à un subvention comprise entre 96 et 116 € pour chaque spectateur des courses [5] ! Devant un tel gaspillage d’argent public, il est regrettable que la presse locale ne trouve à faire que des quizz sur une possible réutilisation en piscine ou en terrain de luge.
Témoins d’une gestion peu raisonnée des deniers publics, de la servilité de la presse locale pour reprendre les communiqués officiels et de l’amour de nos édiles pour la bagnole, restent deux virages à 860 000 € sur un parking qui n’auront servi que pour quatre weekends de tours de pistes à 60 litres aux 100 km.
Vivement les prochains grands projets !