Une délégation de résidents et de salariés du foyer a été reçue par la DDCS ce lundi 26 décembre à 13h30. Plutôt qu’être hébergés temporairement dans un gymnase, les résidents demandaient à rester dans le foyer jusqu’au 31 janvier. Suite à la négociation avec la DDCS, il était question que le foyer reste actif jusqu’au 31 janvier sous la tutelle de l’association Émergence. Cette dernière aurait assuré la gestion du lieu pendant la période de transition, et la logistique mise en place au gymnase Paul Racault aurait alors été rapatriée vers le foyer.
Le préfet devait être sollicité pour validation de cette contre-proposition. Deux heures plus tard, la DDCS a finalement mis fin aux négociations en demandant implicitement l’évacuation du foyer dès lundi soir [1]. M. Gabillaud, directeur départemental de la DDCS, pourtant présent lors de la négociation, invalidait la proposition par mail, prétextant des problèmes juridiques et renvoyant la balle au mandataire chargé de la liquidation.
Il confirmait dans son courrier :
- l’ouverture du gymnase Paul Racault dès le lundi 26 décembre au soir (de 18h à 9h) et jusqu’au 2 janvier ;
- une continuité de la prise en charge des résidents, selon des modalités propres à chaque situation.
On peut craindre qu’il s’agisse ici de faire le tri et de profiter de la fermeture du foyer pour séparer les demandeurs d’asile, les réfugiés, et « les personnes en situation irrégulière ou non éligibles à une place en CADA [2] ». Concernant les demandeurs d’asile dit « dublinables », c’est-à-dire qui ont vocation à être expulsés vers le pays par lequel ils sont entrés sur le territoire de l’Union Européenne, le directeur de la DDCS indique clairement que « la situation ne suspend pas les procédures vers le pays tiers concerné » ; concernant les personnes en situation irrégulière, il est indiqué que « la situation ne suspend pas non plus les procédures d’OQTF ou d’éloignement ». Les autorités pourraient donc procéder à des expulsions en catimini, alors même que le préfet s’est récemment engagé dans la presse à ne pas expulser les « déboutés du droit d’asile » présents dans le département.
Les solutions d’hébergements évoquées dans le message de M. Gabillaud sont obscures et diffèrent suivant les situations propres à chaque résident : hôtels, nouveau local dédié, et surtout renvoi vers le dispositif d’hébergement d’urgence, alors que celui-ci est saturé, et que la fermeture du foyer Albert Thomas se traduit par la disparition de 36 places.
Les résidents se sont réunis à 16h30 et décident de rester sur leurs positions en occupant le foyer Albert Thomas, soutenus depuis leur communiqué de presse par de nombreux habitants, associations et représentants politiques.